Par Agnès Guillaume
L'emblématique P.-D.G. de la Compagnie Lyonnaise de Cinéma (CLC Productions) est décédé, suite à une crise cardiaque, vendredi 9 avril 2010, à son bureau situé dans le quartier de Monplaisir, berceau du cinéma.
Ce « boss », né en 1948, au caractère trempé, mais terriblement humain était « le papa » de nombreux réalisateurs et cinéastes de la région lyonnaise. Il a notamment accompagné les débuts de Jean-Pierre Améris. Daniel Charrier était un passionné. « Être producteur nécessite quelques prédispositions, beaucoup d'envie et une grande part de chance. Les rencontres sont déterminantes » se plaisait-il à dire aux journalistes. Son père fonctionnaire de la Poste l'emmenait régulièrement au Théâtre de la Cité, devenu TNP et au festival d'Avignon. C'est certainement à cette époque qu'il prend goût à la magie du spectacle et contracte le virus de l'émotion culturelle.
Retour sur la CLC. Trois lettres et des millions d'images diffusées depuis sa création en 1936. En 1970, la couleur remplace le noir et blanc et la CLC change de main. Charles Mérieux en prend les commandes. En 1981, Daniel Charrier est nommé directeur général. Il rachète la société en 1993 et en devient le président. S'il reconnaissait que cette passion dévorante lui grignotait la vie privée, il acceptait volontiers le prix à payer. «Par principe, on se doit aux autres.» Daniel Charrier ne concevait pas de fermer le bureau ou de couper le téléphone après 18h. Le soir, on le croisait fréquemment en compagnie de son épouse Marie-Hélène aux premières.
Daniel Charrier était un aussi un grand humaniste. Maude, sa fille aînée rappelle qu'il a été président du Rotary club de Lyon. Il était aussi trésorier de l'Institut Lumière. Un combat lui tenait particulièrement à cœur, la lutte contre l'illettrisme. Il répondait toujours présent à l'association « Savoir-lire » dont il était le président. CLC Productions emploie neuf permanents et plusieurs dizaines d'intermittents du spectacle. La société devrait poursuivre son activité, a laissé entendre la famille aux salariés.
Vous avez oublié de citer Paul DINI comme propriétaire de la CLC qu’il avait acheté à Mérieux …