Des compagnons et des nappes encore immaculés… Photo © Fabrice Schiff

Par James de Sanstrois

"Avec Gérard Collomb, Lyon rétrécit !" C'est le constat implacable que dresse Emmanuel Hamelin, l'un des trois candidats de droite déclaré aux municipales de 2014. Preuves à l'appui. Celui qui se veut le meilleur opposant à Gérard Collomb, avec dit-on la bénédiction de Nicolas Sarkozy, a décidé de hausser le ton et de lancer la campagne. De quoi redonner des couleurs à une opposition singulièrement atone depuis deux ans…

C'est au Cintra, lieu mythique de la vie politique lyonnaise, qu'Emmanuel Hamelin a décidé de donner un Elan à sa candidature aux municipales de 2014. Elan comme « Engagés pour Lyon avec une Ambition Nouvelle ». Entouré de 9 militants de divers partis de l'opposition municipale, pour la plupart âgés de moins de 40 ans, il a d'abord tenu à préciser que sa candidature "n'était pas une démarche de division. Les responsables locaux et nationaux de l'UMP n'ont rien trouvé à redire à ma démarche qui s'inscrit dans la volonté de donner le choix dans le cadre de primaires que nous devrons organiser courant 2012. Avec Michel Havard (ndlr : le patron du groupe municipal UMP et apparentés), nous travaillons ensemble et nous avons vocation à nous retrouver ensemble le moment venu. Collomb n'aura pas trop de deux opposants !" Une opposition qu'Emmanuel Hamelin a incarné récemment sur les dossiers de la SACL, du Grand Stade ou du quartier Grolée. Lors de sa conférence de presse, il a porté deux coups de boutoir à Gérard Collomb qualifié de "coucou", faisant son nid dans celui des autres. Témoin le quartier de la Confluence où, "depuis 9 ans, on nous fait croire qu'avant Collomb il n'y avait rien alors que les premières démarches ont démarré sous Michel Noir avec le rachat du tènement hachette, puis le transfert de La Poste pour libérer du terrain, puis le transfert du port Rambaud au port Edouard Herriot, la préemption des terrains de Corbas pour pouvoir transférer le marché gare…" Sans parler de la création de la SEM du Confluent, véritable outil de pilotage du renouveau du quartier, par Raymond Barre. De quoi relativiser les déclarations d'autosatisfaction municipales, même si Hamelin reconnaît à Collomb "une réelle volonté politique dans ce dossier". Au moins celle d'avoir mené à bien ce que ses prédécesseur avaient seulement esquissé ou rêvé ! Et de dénoncer, dans un même élan, les différents votes contre de Gérard Collomb lorsqu'il était dans l'opposition. Contre "le quartier de l'Industrie à Vaise, contre la Cité Internationale, contre le tronçon nord du périphérique… On est loin de la modernité dont il se réclame."

Lyon se rétrécit !

Pour Emmanuel Hamelin, "les 9 ans de pouvoir de Gérard Collomb ont été marqués par l'absence de grandes implantations internationales capables de donner à notre ville un réel poids sur la scène mondiale. J'ai recensé 7 dossiers, 7 échecs qui ont fait perdre à Lyon 1 000 emplois, 1 000 étudiants, au moins 17 000 visiteurs et 150 millions d'euros de retombées économiques." Et tout y passe, des implantations soutenues par l'Etat et pour lesquelles Lyon a singulièrement omis de candidater ou de se battre : Centre français du commerce extérieur implanté à Marseille, Centre international de formation à la propriété industrielle implanté à Strasbourg, Collège européen de police implanté à Londres… "Sans parler du Fonds mondial pour les vaccins délocalisé à Genève sans que Gérard Collomb ou Jean-Michel Daclin ne lèvent le petit doigt, le pôle scientifique et technique de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire qui, face au refus de Gérard Collomb, est parti à Valence… Autant de rendez-vous manqués et d'absence de vision et de volonté politique !" La charge est rude et nul doute qu'au prochain conseil municipal, Collomb prendra un malin plaisir à sonner un autre air face à l'ex-député de la Croix-Rousse. Chacun garde en tête le classement 2010 de l'attractivité européenne dévoilé par Ernst & Young il y a quelques jours. Lyon, pour 44% des investisseurs internationaux interrogés, se classe en première position des métropoles entreprenantes hexagonales et "démontre sa capacité d'innovation", précise le rapport. Quatre ans avant l'échéance, les municipales sont lancées. Sans oublier les législatives de 2012 auxquelles participeront Havard et Hamelin, chacun dans leur circonscription. Une étape décisive dans le leadership de la droite. Car la parole ne suffit pas, il faut aussi des victoires…