L’historien et l’archiviste. Gérard Chauvy et Laurent Amieux.
Par Alain Vollerin
Laurent Amieux nous a quittés, il a rejoint le paradis des poètes, des âmes sensibles. Il était la gentillesse incarnée. Laurent Amieux était un être de bonté, dévoué aux autres, toujours prêt à s’entremettre pour sortir un ami de l’embarras.
Je l’ai connu à ses débuts au journal Le Progrès où il entreprenait une tâche énorme : remettre en état les archives photographiques. L’aspect performance du projet l’enthousiasmait. Nous partagions les mêmes passions, l’histoire et les documents oubliés. C’était, il y a près de trente ans. Je le revois, comme si c’était hier, débouchant dans la rue de la Barre, sorti de la navette du Journal, revenant de Chassieu. Il souriait à la manière de Toulouse-Lautrec après un spectacle de la goulue à Montmartre. Nous allions boire un café à la Brioche. Nous étions tous deux des admirateurs de Brillat-Savarin. La gastronomie nous envoûtait. L’avenir était à nous. Laurent bouillonnait de projets, ses plongées dans des décennies de clichés de presse faisaient de lui un amateur d’Histoire de Lyon. Il avait vécu tous les remous qui bouleversèrent Le Progrès.
Plus d’une fois son emploi fut menacé, mais le temps passait, et il demeurait avec toujours le même feu intérieur. Il avait perdu son père, Maurice Amieux, un avocat réputé, alors qu’il était un jeune homme. Il en fut longtemps meurtri. Sa mère Hélène Mouriquand était une artiste très proche du groupe des Sanzistes, puisqu’elle accueillait Jean Fusaro, Jacques Truphémus, James Bansac, Philibert-Charrin, Pierre et Françoise Coquet, et leur amie Henriette Barbezat dans sa demeure familiale sur les hauts de Saint-Rambert. Hélène Mouriquand exposa à la galerie Saint-Georges. Elle peignait encore, il y a peu avec son amie Micheline Colin. Son frère, le photographe Edouard Mouriquand, beaucoup trop tôt disparu, fut une figure exemplaire du groupe des Sanzistes. Avec le départ de Laurent, c’est aussi le monde de l’Art qui est endeuillé. Nous présentons à Hélène Mouriquand, à ses enfants, aux nombreux amis de Laurent Amieux nos très respectueuses condoléances.
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