Au petit jeu de celui qui a la plus grosse, Denis et Michel vont pouvoir fourbir leur double décimètre – Photos © Fabrice Schiff

Par Marc Polisson

N’étant pas parvenus à se mettre d’accord pour constituer des listes communes, l’UDI et l’UMP feront donc chambre à part pour le premier tour des municipales.

C’est par communiqué que Michel Havard a annoncé que le projet de mariage UMP – UDI était ajourné. Avec un premier gagnant à la clé : le maire sortant qui n’était pas invité à la noce. Gérard Collomb peut d’ores et déjà se frotter les mains. Lui qui va devoir gérer au moins deux listes sur sa gauche, ne sera donc pas le seul à souffrir de la division. Alors que la droite avait la possibilité de jouer la gagne unie dès le premier tour, les ambitions personnelles et les querelles d’ego ont eu raison de l’intérêt commun. Au petit jeu de celui qui a la plus grosse, Denis Broliquier et Michel Havard vont pouvoir sortir leur double décimètre. On espère pour eux que l’exercice ne tournera pas au ridicule.

On ne pourra pas reprocher à Michel Havard de ne pas avoir tout tenté. Mais il faut savoir siffler la fin de la récré. Et de fait, il a trop attendu. Tout ce temps perdu dans de vaines négociations l’ont enfermé dans un processus politicien et lui ont fait perdre la dynamique enclenchée au soir de la victoire des primaires. En ce qui concerne l’UDI, la guérilla à laquelle se sont livré Denis Broliquier (ci-dessus) et Christophe Geourjon a été arbitrée par un Michel Mercier dont les exigences sont responsables de ce fiasco. Après avoir contribué à la défaite de la droite en 2001, le président (de fait) du Conseil général récidive… « Il joue la carte Collomb, c’est certain ! » affirme un militant UDI dégoutté. Il peut l’être. Car les négociations ont achoppé sur le nombre de partisans que chacun souhaitait caser (Michel Havard proposait 1/3 UDI – 2/3 UMP). « Après ça, ils pourront toujours nous parler de valeurs et de programme… »

Dans son communiqué, Michel Havard assure regretter « que nous n’ayons pas pu aboutir à l’union que nos électeurs appellent pourtant de leurs vœux dès le 1er tour. Je reste toutefois convaincu que nous exprimerons, chacun avec nos sensibilités, une seule et même condamnation de la politique socialiste dont le premier représentant à Lyon est Gérard Collomb. Nous saurons, j’en suis sûr, nous retrouver pour proposer l’alternance attendue par les Lyonnaises et les Lyonnais, une alternance dont le succès aura une portée nationale. Car si les Lyonnais choisissent l’alternance, nos résultats sonneront clairement comme un désaveu du gouvernement, dont Gérard Collomb, candidat officiel du Parti Socialiste, est l’allié indéfectible. » Un vœu pieu. La machine à perdre est enclenchée.