Claude Chabot. L’autobiographie d’un Lyonnais tout terrain

17 décembre, 2013 | LES GENS | 0 commentaires

Photo © DR

Par Benjamin Solly

L’adjoint aux Sports du 6e arrondissement signe une autobiographie intitulée « Quand je serai grand… je serai Claude Chabot. » A lire !

L’ouvrage d’un Lyonnais destiné à ses deux enfants et ses sept petits enfants, afin « qu’ils connaissent un peu mieux qui était leur grand père Claude. » L’usage de l’imparfait est ici trompeur car le livre de Claude Chabot est tout sauf un recueil de « Mémoires », qui clôt habituellement la trajectoire des hommes publics. Du dynamisme de l’écriture au foisonnement des anecdotes, cette autobiographie revisite avec gourmandise le Lyon post-1945 vu à travers les yeux d’un petit bonhomme né le 13 janvier 1944 à la clinique Sainte-Marguerite de Lyon 6e.

Du goût si caractéristique des topinambours aux courses en home-trainer place Bellecour loties d’un vélo Pithioud pour chacun des deux gagnants, Claude Chabot nous replonge dans une enfance marquée par le départ du père. Lucien, parti en 1948 pour l’Indochine, perdra la vie deux ans plus tard au Tonkin. Le 14 juillet 1952, âgé de 8 ans, Claude recoit pour son père, à titre posthume, la Légion d’Honneur et la Médaille militaire des mains du Gouverneur militaire de Lyon. Au père manquant se substituera son grand-père maternel, François-Xavier Giovannelli, ancien de la « Coloniale », dont les racines corses chantent jusque dans le patronyme.

Bien avant Nadia et Marie-Françoise, ses deux épouses, niche son premier amour de jeunesse, Christiane. Puis vient le temps des camps scouts avec la patrouille des Chamois. L’adolescence lyonnaise du jeune Claude dépeint un Lyon aujourd’hui disparu. Des boites de nuit alentours –Le Panorama, La Ferme- à la dauphine Renault familiale « qui en aurait beaucoup à raconter si elle pouvait parler », Claude ne se perd pas en cours de route. Il effectue à 16 ans sa préparation militaire. Au programme, son premier saut en parachute et sa première rando’ « chasseurs alpins », peau de chamois et ski de 2,10 mètres à manœuvrer !

Après avoir satisfait à ses obligations militaires, Claude débute sa vie professionnelle à Grenoble au sortir d’études en électronique. S’en suit une trajectoire nomade. Retour à Lyon, puis départ pour Paris avec un retour définitif dans la Capitale des Gaules en 1984 pour clore une carrière dans les télécommunications, avant un recyclage entrepreneurial dans le mobilier pour les services publics. Mais c’est bien le sport qui émaille la trajectoire de Claude, peu importe l’implantation géographique. Notamment lorsque, précédé par ses états de services lyonnais, il prend la présidence du Hockey Club de Meudon à la fin des années 70. Claude Chabot se hissera à la présidence de trois clubs de Hockey, dont celui de Lyon, sera vice-président de la Ligue de Paris des sports de glace et contribuera à la création du Lyon Epée Métropole. La liste n’est pas exhaustive. Cette implication associative et sportive est indiscutablement sa patente.

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Quid de la politique ? Comme d’autres vont à la pêche, elle a été la marotte de la retraite de Claude Chabot. Pour autant, sa trajectoire aura été maillée par l’impact des choix politiques de la France. Notamment la guerre d’Algérie et l’abandon par la France de ses harkis, sujet encore délicat pour l’adjoint du 6e arrondissement. Au lendemain de l’élection de François Mitterrand, il décida de marquer son deuil en portant au boulot une cravate noire. Mais c’est en 2004 que Claude se révèle à la politique, « réveillé par un homme nouveau, Nicolas Sarkozy. » Aux législatives de 2007, il devient suppléant de Nafissa Barascud sur la 7e circonscription du Rhône avant d’entamer son parcours d’adjoint aux Sports dès 2008 sur le 6e arrondissement.

Son point d’ancrage politique reste à droite. Voir Claude Chabot adjoint aux Sports de Gérard Collomb lors de la prochaine mandature est tout simplement impossible. « Ce n’est pas aujourd’hui que je vais rejoindre un candidat socialiste, car oui, Gérard Collomb est bien le premier socialiste de Lyon et candidat désigné par les membres du Parti Socialiste ……n’en déplaise à ceux qui le trouvent sympa. » Claude est d’ailleurs peu amène avec le bilan du maire de Lyon, reprochant un investissement somptuaire sur les piscines du Rhône. « Pour un  coût égal à celui des études (4 millions d’euros – NDLR), on aurait pu ajouter un bassin à la piscine de Vaise et en faire une piscine olympique réservée à nos clubs de haut-niveau. » Autres pierres d’achoppements, la non-rénovation de Gerland, la sous-utilisation des trémies de Garibaldi dans le projet de réhabilitation, le tunnel mode doux de la Croix-Rousse et le peu de considération pour le club de foot américain l’Eveil de Lyon, parent pauvre du sport lyonnais.

« Quand je serai grand… je serai Claude Chabot »  est un témoignage intemporel d’un homme qui illustre par son action l’humanisme lyonnais. Candidat des jeunes à la présidentielle de 2012, le brondillant Maxime Verner ne s’y était pas trompé lorsque, militant pour la campagne des législatives de 2007, il sorti spontanément cette phrase devenu titre de l’autobiographie de son mentor.

« Quand je serai grand… Je serais Claude Chabot » – Editions Yevi – 108 pages, 12 euros.
Retirage de luxe à 300 exemplaires prévu pour fin décembre.
Dédicace à la brasserie Kléber et à la librairie Rêves de Mots, rue Dugueslin (dates à venir)
Une version e-book est en préparation

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