Michel Havard et Didier Pesson. Photos © BS & DR

Par Benjamin Solly

Le candidat de l’UMP et de l’UDI a présenté jeudi 9 janvier 2014 ses référents thématiques, parmi lesquels figure le fils de la maire socialiste du 5e arrondissement, Alexandrine Pesson.

«  Collomb est fou de rage. » Dans les étages de la tour Oxygène où Michel Havard a invité la presse pour une conférence de rentrée, les collaborateurs du candidat jubilent. Dans un coin de la pièce, Havard offre un dernier briefing au nouveau venu. Son visage n’est pas inconnu. Et pour cause ! Didier Pesson a été président du directoire du LOU Rugby de 2005 à 2007. Mais c’est moins pour son pedigree que pour sa généalogie que sa présence détonne et étonne. En effet, ce chirurgien-dentiste de 49 ans est le fils d’Alexandrine Pesson, maire socialiste du 5e arrondissement, mise à la retraite forcée par Collomb pour le prochain combat municipal malgré une fidélité indiscutable. « J’ai choisi de rejoindre Michel Havard car nous partageons une double convergence, méthodologique et générationnelle », explique-t-il. Faut-il y voir un coup de campagne destiné à ulcérer Gérard Collomb ? « Non », assure le nouveau référent « Jeunesse et Sport » de Havard. A-t-il fait l’objet d’un sourcing préalable de l’édile sortant avant de rejoindre son challenger principal ? « Joker », botte-t-il en touche. Rien de plus normal pour un amateur de ballon ovale.

Ce ralliement vaut son Pesson d’or. Il perpétue surtout le jeu de dupes entre Havard et Collomb. Tout avait commencé avec Blandine Reynaud et Fouzia Bouzerda qui ont affiché la couleur en rejoignant le camp du sénateur-maire. Michel Havard avait lui réussi à mettre la main sur Stephen Gauthier, communicant qui avait contribué à la campagne du maire sortant en 2008. Le champ de bataille s’est depuis confiné à la colline qui prie. Lyon People annonçait dès mercredi soir l’arrivée de Jean-Dominique Durand, ancien président de la Fondation Fourvière, sur les listes de l’édile emmenées par Thomas Rudigoz sur le 5e arrondissement. La guerre psychologique s’intensifie à mesure que la campagne avance. « La caricature dans laquelle Collomb m’enferme est insupportable », peste Havard. Bien décidé à sortir du bois, l’ancien député n’a pas pour autant détaillé son programme. Il fera l’objet d’une présentation lors d’un grand meeting en février, comme nous vous l’avions annoncé. Cette séquence de rentrée était consacrée à la présentation des 16 référents thématiques, qui ne seront pas mécaniquement ses adjoints (voir liste au bas de l’article) mais qui « ont en commun une véritable expertise dans leur domaine de responsabilité. »

Michel Havard a toutefois lâché quelques pistes programmatiques. « La philosophie du projet sera axée sur la performance et l’équilibre », confie-t-il. Un préalable à la charge menée contre la politique du sénateur-maire de Lyon. « Gérard Collomb a rompu l’équilibre entre l’humain et l’urbain. Il ne parle que d’urbanisme dans ses cérémonies de vœux. L’humain, ce n’est pas des tours, des paillettes et des centres commerciaux. Moi, je veux parler des Lyonnais. » Fort de cette approche locale, le candidat de la droite et du centre compte également sur la dynamique nationale visant à sanctionner la politique de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault lors du prochain scrutin. « Chaque bulletin de vote pour Gérard Collomb sera un bulletin de soutien au président et à la politique de son gouvernement », prévient-il, promettant « un coup de tonnerre national »  au soir du 30 mars. En attendant de faire parler la foudre lyonnaise et avant de dévoiler son programme, Michel Havard présentera ce qu’il nomme « (son) contrat pour les Lyonnais » dès la fin du mois de janvier. Date à laquelle Gérard Collomb a prévu d’entrer officiellement en campagne. Il va y avoir du sport !

Les seize responsables des pôles thématiques de Michel Havard

Christophe Geourjon : Coordination générale – Développement durable
Dominique Nachury : Métropole
Emmanuel Hamelin : Développement économique (entrepreneuriat, emploi, commerce, tourisme)
Nora Berra : Développement économique (Rayonnement économique à l’international)
Patrick Huguet : Tranquillité publique (prévention)
Georges Fenech : Tranquillité publique (dissuasion, droit des victimes)
Céline Bos : Réussite scolaire
Eric Pelet : Culture et patrimoine
Inès de Lavernee : Famille et petite enfance
Lionel Lassagne : Urbanisme, logement et aménagement du territoire
Laurence Balas : Finances et marchés publics
Denis Broliquier : Transports et mobilité dans la ville
Didier Pesson : Jeunesse et sports
Djida Tazdaït : Solidarités et aînés
Pierre Delacroix : Santé publique
Fabienne Lévy : Enseignement supérieur