Photo © Fabrice Schiff & DR
Par Benjamin Solly
Alors que les très protocolaires cérémonies des vœux se multiplient en ce début janvier, l’exercice promettait d’être électrique dans le 1e arrondissement de Lyon…
Promesse tenue ! Le sénateur-maire, qui fait le tour des mairies pour la traditionnelle présentation des vœux, était dans le 1e arrondissement jeudi 9 janvier 2014. « Dans le 1er cérémonie de vœux tendus avec @npg2014 et @gerardcollomb », tweetait in situ notre confrère Geoffrey Mercier, témoin de la scène. Dépeignant un Gérard Collomb « crispé » dans un autre tweet, ce qui devait arriver arriva finalement. « Collomb sifflé aux vœux du 1er par des partisans du maire du 1er », confirmait le journaliste politique du Progrès dans un nouveau gazouillis. Dans une ultime publication, Geoffrey Mercier assurait enfin que « Collomb, finalement applaudi, explique la Métropole et conclut son intervention. »
« Le noyau dur de ceux qui ont sifflé, c’est quinze à vingt personnes, maximum », glisse Jean-Baptiste Monin, tête de liste de l’UMP et de l’UDI sur le 1e arrondissement. Un comportement qui n’est « pas républicain » pour celui qui sera maire d’arrondissement en cas de victoire de la droite et du centre aux municipales. Des autocollants, portant la mention « Être élu(e), c’est s’engager, merci NPG ! » mais vierges de tout logo de parti, ont été distribués devant l’entrée de la mairie. « L e Gram n’était pas au courant mais l’initiative était appréciée », twittait jeudi soir Nathan de Arribas-Sellier, étudiant qui se présente sur le réseau social comme « socialiste et militant pour une union citoyenne avec @npg2014. »
Le sénateur-maire de Lyon a tenté de faire contre mauvaise fortune bon cœur. « En sortant des vœux, Collomb nous a glissé à l’oreille : ‘C’était musclé, hein ?’ avec un petit sourire », confie Jean-Baptiste Monin. Selon ce dernier, l’édile sortant était également bien accompagné pour ce déplacement en territoire ennemi. « Il y avait des militants socialistes, mais des autres arrondissements lyonnais. Ce sont eux qui ont fait la claque pour que le maire du Lyon soit tout de même applaudi au sortir de son discours. » Après l’épisode du collège Truffaut conclu par une garde à vue polémique pour NPG, ces sifflets marquent pour la première fois de réelles tensions de campagne à gauche, affichées en public.
« Ce comportement n’est pas républicain, il est choquant mais il n’est pas surprenant », glisse la conseillère d’arrondissement Fabienne Lévy. La centriste estime avoir vécu de l’intérieur la radicalisation de certains élus de l’arrondissement à l’encontre de Gérard Collomb. « Ici, la culture de l’extrême-gauche est très présente. Elle a été essaimée, arrosée et cultivée par les prises de position de Nathalie Perrin-Gilbert. » Et la conseillère régionale UDI d’évoquer les petits coups de canif au contrat républicain –dont Gérard Collomb est coutumier à l’encontre de NPG- qu’elle a vécu pendant ce mandat. « Lorsque j’étais candidate sur cette circonscription aux législatives de 2012, l’estrade m’était interdite lors des vœux alors que je suis élue », se souvient-elle.
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