Par François-Jean Tixier (AFP)

La défaite de Lyon face au FC Barcelone (3-0), mercredi au Camp Nou, en ouverture de la Ligue des Champions de football, confirme que l'OL n'est plus de taille à rivaliser avec les Grands d'Europe et le déclin de la Ligue 1.

Coup d'arrêt. Lyon était invaincu en 1^ère phase de Ligue des Champions depuis le 23 novembre 2004 à Old Trafford (défaite contre Manchester United, 2-1), soit une invincibilité de 13 matches. C'est aussi la plus large défaite de Lyon en C1 et l'écart le plus important depuis février 2002 face au Slovan Liberec (4-1) en 8^ème de finale retour de la coupe de l'UEFA. "Ce n'est pas un coup d'arrêt. Nous avons perdu contre un adversaire au dessus du lot. Cela arrive aux meilleurs quand ils ont l'humilité de le reconnaître. C'est ce que nous faisons aujourd'hui", rétorque le président Jean-Michel Aulas.

Lyon diminué. L'absence du gardien Grégory Coupet et du défenseur central Cris, blessés, voire celle de l'avant-centre Fred, suspendu et blessé, s'est avéré un plus gros handicap pour Lyon que celles de Samuel Eto'o ou Carles Puyol, pour le Barça dont les individualités étaient mercredi nettement supérieures à celles de Lyon, impuissant dans tous les secteurs. Lyon en L1 et en C1. En L1, Lyon, 2e, restait sur un quatrième succès consécutif sur Metz (5-1), dernier, dans un match au cours duquel le jeu offensif lyonnais a été bon face à un adversaire très faible. Toutefois, l'aspect défensif n'est pas le point fort de l'OL cette saison. Seuls Auxerre, 18e et Saint-Etienne, 10e, n'ont pas marqué contre Lyon depuis la reprise officielle. Face à Barcelone, 5e de la Liga en quête de confiance et d'automatismes, l'équipe lyonnaise, réputée ces dernières années pour sa solidité défensive, a volé en éclats et s'est montré incapable de se projeter vers l'avant (Aucune occasion, aucun tir cadré). "Le 3-0 reflète la différence avec Barcelone, le favori du groupe, figurant dans le premier chapeau alors que nous sommes dans le deuxième", a reconnu Jean-Michel Aulas. Ce revers confirme néanmoins les difficultés des clubs français, dont l'OL qui a transféré cinq joueurs majeurs depuis 2005 à des concurrents européens, à être désormais compétitifs à très haut niveau.

Discours. Jean-Michel Aulas l'assure: l'OL est plus fort encore que la saison dernière. Avant de jouer à Barcelone, il fixait comme ambition légitime d'atteindre les demi-finales de la Ligue des Champions après trois quarts en C1 et un autre en coupe de l'UEFA depuis 1999 tout en rappelant que l'objectif prioritaire demeurait la quête du 7e titre de champion paraissant à sa portée. Mais la réalité est implacable face à la rhétorique présidentielle et, outre les indisponibilités de Coupet et Cris, voire Fred, Lyon s'est affaibli avec les départs de l'expérimenté entraîneur Gérard Houllier, Florent Malouda (Chelsea), Tiago (Juventus) et Eric Abidal, lequel renforçait ainsi mercredi le camp adverse. A titre d'exemple, l'Europe enviait son couloir gauche à l'OL animé depuis 2004 par la paire Abidal-Malouda, deux internationaux. Mercredi, à sa place, c'est le duo Anthony Réveillère-Nadir Belhadj qui courait après Lionel Messi et Gian Luca Zambrotta.

Qualification. Lyon ne s'est jamais qualifié en perdant son premier match de poule. Juninho a toujours affirmé depuis le tirage "qu'il était impératif pour l'OL de gagner au moins ses trois matches à domicile". "Nous pouvions imaginer conserver ce 0-1 qui aurait permis de rester en course pour la différence de buts individuelle avec le Barça mais ce n'est pas avec Barcelone que nous lutterons pour la qualification mais face aux Rangers, notre prochain adversaire, et Stuttgart", souligne le président de l'OL. Il faudra en outre jouer le dernier match à Glasgow.