Florence Asti-Laperriere arbitre le duel entre Régis Blanc et Yves-Marie Uhlrich – Photos © Fabrice Schiff – Saby Maviel et DR
Par Marc Polisson
On prend les mêmes et on recommence. Six ans après s’être affrontés dans les urnes, Yves-Marie Uhlrich et Régis Blanc remontent sur le ring. Avantage au maire sortant ?
L’heure de la revanche a sonné pour le docteur Régis Blanc. Battu de 108 voix il y a six ans, le praticien a longuement médité sur sa défaite et soigné son ordonnance de renvoi devant les électeurs. Investi par l’UMP, ce psychologue s’est employé à rassembler autour de lui des poids lourds de la politique locale à commencer par le conseiller général Eric Poncet, « à qui il a promis de siéger au sein de la future Métropole, ce que je n’ai pas voulu lui concéder » assure Yves-Marie Uhlrich. Le maire UDI sortant, qui vient d’obtenir la note de 17/20 dans le dernier rapport de la Canol, ne semble guère affecté non plus par le lâchage de ses deux adjoints Anny Brunelle (Culture) et Guy Moyne (Finances). « Quand le comptable d’une entreprise s’en va, l’entreprise ne dépose pas le bilan pour autant ! » s’amuse-t-il tout en reconnaissant qu’il « a fait un bon job ». « Mais s’il est parti chez Blanc, c’est parce que je n’ai pas voulu lui assurer le poste de premier adjoint sur le prochain mandat ! » Selon Yves-Marie Ulhrich, la liste de Régis Blanc « est faite de bric et de broc. C’est un recyclage d’anciens adjoints et de gens aigris ». A contrario, il entend présenter aux Ecullois une liste renouvelée à 60% avec une majorité de quadras et de quinquas, dont des encartés UMP. Une façon de couper l’herbe sous le pied de son challenger socialiste Florence Asti-Laperriere (49 ans) qui prendra la tête d’une liste « apolitique » rajeunie à la place de Marie-France Lambert. Parmi ses prises de guerre, la présence de Christophe Morel-Journel (fils de Régis) est une énigme pour les représentants des vieilles familles d’Ecully. Fort d’un bilan de mandat satisfaisant, le maire sortant a déjà publié une liste de soutiens comportant une centaine de noms dont Thierry Boiron, Roland Fulchiron, Muguette Dini, Jacques Gallois, Franck Payen, Jean-Claude Michel… Au petit jeu du name dropping, son concurrent Régis Blanc a dégainé 362 membres pour son comité de soutien présidé par Yvette Rigaud, épouse de l’ancien député-maire. Il entend porter le fer sur les problèmes de sécurité, d’urbanisme et d’économie.
Voici à l’heure où nous bouclons l’état des forces en présence dans cette commune qui a voté à 67,80% pour Nicolas Sarkozy en 2012. L’hypothèse d’une troisième liste à droite semble définitivement écartée. Longtemps indécis, les anciens adjoints de Pierre Bertin-Hugault ont décidé « de laisser la place aux jeunes » dixit Bernard Gindre. Mais pas question de rempiler aux côtés de Régis Blanc pour autant. « Aura-t-il les épaules assez solides pour tenir la mairie ? » s’esclaffe Madou Bouquin avec la verve qu’on lui connaît. Ces fervents défenseurs du patrimoine écullois ont apprécié l’action du maire sortant en la matière. Mais restent attentifs aux promesses qu’Yves-Marie Uhlrich avait formulées lors du lancement de notre magazine dédié aux châteaux et demeures d’Ecully en juin 2011. Interrogé par Lyon People, l’édile nous a rassuré sur ses intentions. Le centre culturel qui vient d’être rénové portera-t-il un jour le nom de feu Charles Jocteur, qui a pendant des décennies animé le Groupe d’Histoire et d’Archéologie d’Ecully (GHAE) ? Yves-Marie Uhlrich assure qu’il en fera la proposition au nouveau conseil municipal. La rénovation de l’orangerie de Chantepie est actée sur le prochain mandat. Et cerise sur le gâteau, la conciergerie du château Barety-Tresca devrait, dans un futur proche, accueillir le GHAE. « Je suis d’accord pour leur attribuer ce local, financièrement ça ne pose pas de problèmes. Reste à régler l’installation de sanitaires. Ils pourront ainsi entreposer leurs archives à l’étage » assure le maire qui entend lancer les études avant l’été. La préservation du centre-ville et de l’identité village d’Ecully reste à acter durablement. Des promesses aux actes, c’est sur ces derniers qu’Yves-Marie Uhlrich pourra s’inscrire dans la lignée de ses prédécesseurs Guy de Collongue et Jean Rigaud.
Le droit de réponse d’Eric Poncet
Suite à la parution de cet article dans notre magazine de mars, Eric Poncet nous a fait parvenir un droit de réponse. Nous le publions in extenso.
« L’article « MUNICIPALES Á ÉCULLY » publié dans votre numéro de mars 2014 comporte un certain nombre de propos erronés susceptibles de nuire à notre image et de nous porter préjudice.
1. Monsieur Régis Blanc est médecin psychiatre et non psychologue.
2. Lorsque Yves-Marie Uhlrich indique n’avoir pas voulu concéder à Éric Poncet de siéger au sein de la future métropole, il ment puisqu’il a lui-même proposé à ce dernier de faire partie de sa liste.
Éric Poncet a fait le choix, dès 2008, de ne plus travailler avec Yves-Marie Uhlrich, ce qui a conduit ce dernier en représailles à soutenir officiellement la candidature de Michelle Vullien, lors des dernières élections cantonales.
3. Guy Moine n’a jamais sollicité le poste de premier adjoint. Seul le constat de la volonté d’Yves-Marie Uhlrich d’augmenter les impôts lors du prochain mandat (comme au début de son premier mandat) a conduit Guy Moine a quitté ce dernier et à rejoindre Régis Blanc, clairement engagé dans une politique de réduction de la pression fiscale.
4. La note de 17/20 attribuée à la commune par Canol n’est pas exacte. Elle est en réalité de 12,1 sur 20.
Nous vous remercions par avance de bien vouloir publier ce « droit de réponse » sur votre site et dans votre prochaine publication, même si l’élection municipale sera passée. C’est une question de principe et d’honneur.
Liste Régis Blanc – Ecully en Mouvement, le 10 mars 2014 »
La candidate « apolitique » mais investie par le PS parade sur son site avec Madame Najat Valaud-Belkacem pour la journée du 8 mars.
Asti-Laperrière parade sur son site avec Najat Vaaud-Belkacem
On peut légitimement se demander si cette posture est réellement apolitique.
Ses colistiers sont-ils dupes, ou complices ?
Naïfs ou prêts à tout pour être élus ?
En tout état de cause il y a un problème: qui ment à qui dans cette mascarade ?
Cette manœuvre électorale est un peu cousue de fil blanc, elle porterait à sourire si la gauche actuelle n’était pas aussi sectaire et incompétente.
Les listes de droite sont bien silencieuses…qu’ espèrent-elles ?
Pourquoi Monsieur Guy Moine n’a pas démissionné bien avant la fin de l’année 2013, 6 ans comme Adjoint aux Finances c’est long mais 12 ans c’est tellement plus… une simple posture électorale pleine d’orgueil.
Non Mr Poncet n’ a pas fait le choix de ne plus travailler avec Yves-Marie UHLRICH mais simplement parce qu’il était opposé au cumul des mandats et a donc fait le choix de se consacrer uniquement a son mandat de conseiller général puis de vice-président auprès de Michel MERCIER.
Qui se cache derrière le masque ESCULLIEU?
Voyons! Un peu de courage en politique serait le bienvenu!!
Mais heureusement les électeurs ne sont pas dupes!
Je fais suite au commentaire de Paul PORTE.
Je suis engagée pour une campagne municipale à Ecully avec la préoccupation de défendre très concrètement les intérêts locaux de nos concitoyens à Ecully et je m’inscris dans une démarche d’ouverture, où je m’autorise à parler avec tous les
décideurs sans sectarisme. Mon projet n’est pas « apolitique », c’est tout le contraire. Mes colistiers sont des gens engagés de gauche et de droite capables de dépasser les clivages politiques traditionnels et le font en toute conscience.
Nous pouvons ne pas être d’accord sur la façon d’aborder le projet municipal sans que cela soit un problème, c’est le principe même de la démocratie.
Cependant, vous fondez votre réaction sur des éléments du débat national, qui n’ont rien à voir avec l’enjeu de cette campagne de mon point de vue.
Je reste à votre disposition si vous souhaitez approfondir notre projet.
le débat national et la campagne pour les municipales ont quand même un lien. Le maire est grand électeur. Il est chargé de désigner les sénateurs et donne la couleur politique de sa ville.