Guillaume du collectif Birdy Kids. Photo © LA

Par Léna Ailloud

Le collectif de grapheurs Birdy Kids s’expose dans la galerie U and I (Lyon 2^e) jusqu’au 23 mars prochain. Le trio s’envolera ensuite pour une double-exposition à Tokyo et à Bangkok, en mai et juin prochains.

Guillaume et Gautier sont frangins. Avec leur pote Stéphane, ils forment le Collectif Birdy Kids. « Birdy », du nom des oiseaux colorés, devenues leur patente, qui habillent certains murs de Lyon et d’ailleurs. « Kids », parce que Gauthier, Guillaume et Stéphane, âgés respectivement de 25, 30 et 38 ans, sont restés de grands enfants.

Leur histoire a commencé « il y a tellement longtemps » que Guillaume ne s’en souvient plus. Originaires de Paris mais Lyonnais depuis toujours, ces as de la bombe font parler leur créativité sur chaque mur qu’ils croisent. Leur volatile fait alors « marrer les gens. » Le trio continue, insiste. Et perce.

Le vernissage de leur exposition, le 1^er mars dernier, a confirmé la trajectoire ascendante du collectif. Une foule immense et une queue s’étendant sur trois rues. Le rêve de tout tout galeriste. « On est trop fiers. Et le mieux c’est que tout ces gens qui attendait en bas, appartiennent tous à des classes sociales différentes », hallucine encore Guillaume.

Pour autant, le trio ne s’embourgeoise pas. Ils réalisent toutes leurs œuvres de leurs petites mains. Aucune sous-traitance, que du made in Lyon ! Stéphane, Gauthier et  Guillaume n’ont pas oublié non plus leur terrain de jeu initial  « On est obligé de continuer dans la rue, sinon on t’oublie vite. » confie ce dernier.

Stéphane en self made man, Gautier issu de l’infographie et Guillaume de la sérigraphie, ils ont surtout « appris sur le tas ». Leur art ne puise pas particulièrement dans les références alambiquées, mais s’inspire des leurs appétits culturels, notamment côté musique, cinéma, art. Une spontanéité primesautière qu’on retrouve dans leurs volatiles.

Cette commercialisation du street-art choque-t-elle les puristes ? « En quoi ça serait incompatible ? L’argent, c’est le nerf de la guerre. Quand tu n’as pas envie de te lever tous les matins pour aller travailler dans un boulot alimentaire, et bien tu commercialises, tu réponds à une demande,  tu voyages et tu profites enfin », recadre Guillaume.

Après Lyon, Birdy Kids s’envolera pour l’Asie pour une double exposition à Bangkok et Tokyo, en mai et juin prochains. En rentrant, le collectif continuera à « vivre simplement et se faire plaisir. » Les Lyonnais pourraient très rapidement les retrouver pour un projet dément sur la tour Oxygène, à l’occasion de la prochaine Fête des Lumières.

Exposition Birdy Kids – du 1er au 23 mars 2014 – Galerie U and I – 10, rue des Quatre-Chapeaux – Lyon 2e.
Ouverte du mardi au samedi de 11h à 13h et de 14h à 19h
Les œuvres exposées ont toutes été vendues