Carmelina

23 décembre, 2008 | BARS & RESTAURANTS | 0 commentaires

carmelina Photo © Fabrice Schiff

 

Par Marc Polisson

 

Riche et cosmopolite destinée pour cette adresse mythique, proche des anciens abattoirs. Elle en aura vécu des vies, poissonnière sous Fedora, footballeur sous Mon Brésilien, la voilà désormais bottée à l'Italienne. En voiture pour un voyage gourmand du côté de Gerland.

 

Poussez la porte d'entrée. D'emblée, on se sent enveloppé par la déco chaleureuse d'une demeure toscane. Cheminée monumentale et longue table d'hôtes sous des toiles de Braconnier. Dix mètres de bar, dont l'arrière empli de précieux flacons est une bibliothèque en frêne chinée chez Philippe Cote, le grand moustachu des antiquités et réaménagée par Giorgio, un ébéniste qui fait des miracles. Et ce n'est pas le seul tour de force réalisé par le trio détonnant de Carmelina qui a bouclé les travaux en deux mois ! Entre l'Hostel et son nouveau resto, Marc Joly a pension complète, il a doublé son emploi du temps. Olivier Farissier a allongé le sien, désormais il se lève le matin. « C'est fini la nuit ! » rigole-t-il à midi, la marque de l'oreiller incrustée. Et puis Béatrice Denis, la Béa, à qui Pascal Donat, en parfait gentleman a rendu sa liberté. Elle a quitté la tanière de Maître Kanter, l'ancienne directrice des Négociants de la grande époque. Difficile de résumer en deux lignes la connectique qui a relié ces trois personnages de la restauration lyonnaise. Une histoire de rencontres dont je n'ai pu démêler tous les fils. Même Saint Antoine de Padoue en perdrait son latin. Son doux regard couvre le bar et la salle de resto en enfilade ainsi que ses convives sur lesquels veille un angelot de pierre.

 

Les petits plats de Freddy Dauphin ne laissent pas de marbre. Arrivé dans les bagages de Clarinette, l'ex voileux a eu droit à un stage en Italie chez Dal Pescatori (famille Santini) grâce à l'entregent de Jérôme Bocuse. Les petits producteurs livrent désormais jambon et parmesan. Idéal pour accompagner les risottos (aux cèpes ou au safran, un régal !) et les pâtes (5 de chaque). Les must : son thon rouge slaché, servi rosé à la fleur de sel et pour les carnassiers, sa côte de veau rôtie au jus de viande. Miam. Dans la cour intérieure, des champignons chauffent la terrasse. « Caliente, caliente » chez Carmelina surtout le jeudi quand Marion se glisse derrière le micro. Bientôt elle sera accompagnée d'un piano, entouré de fauteuils en provenance directe du kiosque de Vichy. Sous le saule pleureur, ils en rient déjà. Une nouvelle carrière, toujours dans la zique ! Passé les préliminaires, on devient curieux. Comment ont-ils remporté l'affaire – que tout Lyon est venue renifler – et combien a-t-elle coûté ? « On ne veut pas parler d'argent vis-à-vis de Sonny Anderson ! » s'impatiente Marc. « Carmélina », c'est le prénom de sa mère. Nul doute qu'il a du sang sicilien dans les veines, celui-là. Alors je vais me contenter d'un petit marché. Je repars quand même avec 200 000 euros de travaux dans le cabas… mais chaud à l'estomac. Benvenuta Carmelina !

 

249, rue Marcel Mérieux, Lyon Gerland. Tel. 04 78 69 46 26

Du lundi au vendredi de 12h à 15h et de 19h à 1h. Dernière commande à minuit. Fermé le samedi midi et ouverture le dimanche soir quand il y a match.

 

 

 

 

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