Photo © Didier Michalet

L’épouse du maire de Lyon est maman pour la seconde fois. Avec un petit mois d'avance, Caroline Collomb a donné naissance à une petite Camille vendredi 28 décembre 2007 à 10h50 à la maternité de la Croix-Rousse. Elle a été accueillie par Clémence, 3 ans, première enfant du couple. Gérard Collomb connaît donc à 60 ans et pour la cinquième fois les joies de la paternité (et les nuits sans sommeil qui vont souvent avec !). Une info exclusive Lyonpeople. Retrouvez ci-dessous le portrait de la première dame de Lyon réalisé par Françoise Petit.

Sa force est celle d'une femme tranquille attentive aux codes d'une famille recomposée partageant ses rôles  entre obligations et liberté de penser. Au quotidien, Caroline travaille comme chargée de mission juridique à la Région, rentre à la maison, ou passe voir son mari à l'Hôtel de Ville quand la nounou garde Clémence. Ce soir-là, Jim Harrison occupe la scène du bureau or, velours et républicain de Gérard Collomb. Thierry Frémaux, pêcheur de stars escorte le romancier américain, auteur du livre « Légendes d'automne, » devenu un film culte avec Anthony Hopkins et Brad Pitt. Plongée régulièrement dans des ambiances peu communes, Caroline avoue sa chance  sans pour autant s'attarder sur ce cadeau de la vie. D'un concert de Vanessa Paradis ou d'une rencontre avec Michel Butor, Madame Collomb ne retient que le principe d'émotion. Née l'année où Patrick Grainville reçoit le prix Goncourt, notre Haute savoyarde trouva son équilibre intellectuel au lycée international de Ferney-Voltaire : « les enseignants étaient formidables, on avait envie d'apprendre ». La bonne élève peut  entamer alors  des études supérieures. Hypokhâgne, Sciences Po, Histoire, la sérieuse fille d'un  banquier et d'une mère au foyer accumule les diplômes  et  passe  des concours difficiles jusqu'à présenter l'ENA. Mariée en juin 2000 au futur maire de Lyon, Caroline dit « oui » à l'homme qu'elle aime en étonnant le microcosme par sa jeunesse et sa maturité. Gérard Collomb ne change pas ses habitudes et reste à  l'adresse indiquée sur les pages jaunes. Dans son appartement de Vaise, Caroline ne songe pas à révolutionner la déco : « c'est cosy sans plus ». Ici, Clémence qui aura une petite sœur en janvier  jubile depuis les congés de maternité de sa maman. Toutes les deux pourront faire plein de gâteaux en attendant un papa bien occupé par ses propres recettes politiques. 

Lorsque vous avez  rencontré  Gérard  Collomb, quelle place avait-il dans le paysage politique ? 

Je l'ai rencontré avant qu'il ne soit maire de Lyon et il n'avait alors pas de grandes chances de le devenir. Je préparais une maîtrise d'histoire à Lyon II sur l'évolution du parti socialiste. Je fus très impressionnée par son intelligence, son côté littéraire, il écrivait des poèmes, c'était selon moi sa façon à lui de cultiver sa sensibilité. Cette rencontre fut très stimulante intellectuellement, on a partagé rapidement les mêmes pôles d'intérêt. A l'époque j'étais encore étudiante et rêvais de travailler pour être indépendante.

Aviez-vous des convictions politiques différentes de votre mari avant ou avez-vous  épousé ses opinions par amour ?

Très tôt j'ai eu des convictions politiques. Dans ma famille nous avons toujours été de gauche. Mes grands-parents étaient instituteurs, mes parents sont laïcs dans l'âme,  proches d'une gauche rocardienne. On a toujours aimé parler politique, on discutait souvent sur des sujets d'actualité, sur ce qui se passait dans le monde.  

Faut-il avoir des aptitudes particulières pour vivre auprès d'un homme politique ?

Il faut s'intéresser à la politique, c'est la moindre des choses, mais l'idéal dans un couple est de baigner dans le même milieu socio culturel. Avec Gérard, il n'y a pas eu de problème, dans le cas contraire, il est plus difficile d'exister auprès d'un homme qu'il soit politique ou non.  A  ses côtés,  en  public,  je suis plutôt réservée, c'est sûrement de la timidité. Petite, j'étais vraiment très, très  timide. Encore aujourd'hui, l'idée de prendre la parole m'effraie, mais je me soigne !!! En accompagnant et observant Gérard, je m'améliore, ce qui ne m'empêche pas de penser que  cette  vie  est un grand théâtre et que je ne suis peut-être pas assez bonne comédienne !

Quelle influence pensez-vous avoir auprès de votre mari ?

Aucune. Quelle prétention de vouloir le changer ! Gérard possède d'innombrables qualités dont celles d'être bosseur, hyper actif. Il est vraiment  un  spécialiste dans  beaucoup  de domaines… Je peux dire objectivement que vivre avec un homme politique rend humble ! Et puis la différence d'âge ne pose des problèmes qu'aux autres.

De quelle ville rêvez-vous pour vos enfants ?

Je  ne suis pas mieux placée que les autres pour parler du sujet. Comme dans beaucoup d'autres grandes villes, nous manquons de garderies. Personnellement je n'ai pas pu avoir de place  en crèche pour Clémence et pour le bébé que j'attends, ce sera la même chose ! En ce qui concerne les enfants, je reste convaincue que la collectivité ne peut pas tout faire, tout payer. Pour leur épanouissement dans la cité, il faut que chacun prenne conscience de l'importance de leur laisser une ville propre et attractive. Lyon n'a pas à rougir ou avoir des complexes par rapport à Paris. Lorsque Judith Pisar est venue ici il y a trois ans, elle fut franchement surprise, étonnée de la qualité de vie à Lyon,  sa mosaïque culturelle, sa créativité, ses modes de transports. Je reste optimiste…

Pensez-vous que la ville est faite pour les personnes âgées ? 

S'il y avait de la part de tous, plus de civisme, les personnes âgées comme tous citoyens  pourraient vivre la ville plus confortablement.

Lorsque des amis  viennent  vous voir à Lyon  quel est le premier monument ou site que vous  leur faites visiter ? 

La cathédrale St Jean et tout le quartier St Jean.

Quelles sont les activités que vous préférez faire seule ou d'autres que vous aimez  partager avec votre mari?

Je fais tout avec lui.  Donc je ne vais plus au cinéma ! Dommage mais en revanche nous allons ensemble quand on le peut à l'opéra, à la Maison de la Danse ou au théâtre. Dernièrement, nous avons adoré, « jeux doubles », la pièce de Cristina Comencini mise en scène par Claude Stavisky aux Célestins. Je m'accorde deux soirs par semaine en moyenne pour accompagner Gérard d'abord parce que, comme beaucoup de femmes je travaille, et  puis, je suis assez casanière, j'aime bien rester à la maison !

Quelle est pour vous la plus belle fête de famille, l'événement le plus marquant, le souvenir que vous racontez régulièrement à vos proches ?

Noël bien sûr surtout lorsque l'on a des enfants. Mon souvenir le plus marquant remonte à 2001 peu de temps avant les attentats du 11 septembre à New-York. J'avais accompagné Gérard qui était à la tête d'une délégation, nous étions montés en haut des tours… Nous avons toujours les photos prises du World Trade Center. Je garderai  toujours en mémoire ce moment qui s'est  amplifié lors de la venue à Lyon des pompiers de New-York…

Avec qui aimez-vous refaire le monde ?

Je ne refais pas le monde !

Qu'est ce qui vous attire, vous fait fuir en général ?

L'intelligence… Ce que je déteste au plus haut point : la violence, le conflit, le rapport de force.

encadré

Questions en vrac

Enfants-rois ?

Quand ils sont tout petits, on a de grands principes sur le sujet. Après, la réalité nous rattrape !

Gaspillage, gestes pour la planète ?

J'apprends à ma fille à finir son assiette, à ne pas gaspiller la nourriture, à économiser l'eau…

Marché ou supermarché ? 

Je courre sans arrêt, alors je n'ai pas le temps d'aller au marché ! Quand  j'y vais, c'est par plaisir, souvent le jour où je ne fais pas la cuisine ! Mais je suis très attentive aux bons produits ou produits de saison et aux produits bio que je trouve beaucoup trop chers. 

Lecture, cinéma, théâtre ?  

Je lis beaucoup. Je viens de terminer « Tom est mort » de Marie Darrieussecq, un livre très bien écrit, magnifique, pas très réjouissant c'est vrai lorsque l'on attend un enfant mais j'aime cet auteur comme Laure Adler qui a traité de ce sujet dans « A ce soir »  publié en 2001. Une femme encore, Simone Veil et puis Marc Lambron… (of course il est lyonnais)