Il  y a deux ans, mon ami Justin Calixte nous racontait dans sa chronique satirique la mésaventure advenue à une jolie beurette lyonnaise qui après un meeting organisé par le PS dans le 9ème avait demandé de l'aide à un éléphant du parti socialiste.

Voici ce que racontait Justin : « l'année dernière un candidat à la candidature socialiste est venu à Vaise pour séduire l'électorat local. Une jolie beurette conquise par son discours humaniste lui avait, en fin de réunion, conté ses difficultés pour trouver un logement et un travail correspondant à ses envies. Il l'invita à venir à Paris avec ses dossiers pour l'aider. Après l'avoir écoutée longuement, il lui proposa de faire un saut dans ce qui ressemblait furieusement à une garçonnière. Elle refusa le deal, dégoûtée pour longtemps de la politique. Bien entendu il ne la rappela jamais. Elle cherche toujours un logement et un emploi. » J'avais évoqué cette horrible histoire avec quelques élus de gauche de mes amis (j'en ai un ou deux) et à quelques journalistes. Ils semblaient navrés mais pas vraiment surpris. « En France, on ne parle pas de la vie privée », m'avait-on répondu. Comme s'il s'agissait seulement de vie privée. Laisser croire à une jeune femme en difficulté qu'on peut l'aider et l'obliger à passer à la casserole avant. C'est autre chose que de « la vie privée ». Aujourd'hui, notre jeune beurette se dit écoeurée à tout jamais de la politique et des discours faussement compassionnels de la gauche.

Notre pachydermique ex-ministre obtint grâce à Sarkozy, un super poste de « maître du monde » particulièrement bien rémunéré. Notre homme peut désormais offrir des camions de pulls en mohair à son épouse dont on a beaucoup vanté la beauté du regard mais qui ferme les yeux sur les incartades de son Casanova de banlieue. Lorsqu'il s'embarqua pour l'Amérique que l'on sait puritaine, j'avais parié avec quelques-uns de mes amis un dîner chez Bocuse qu'il tomberait pour harcèlement sexuel. Là bas on ne plaisante pas avec les amateurs de gaudriole. Il semble que notre homme, si j'en crois les gazettes, pourrait tomber pour des motifs collatéraux encore plus graves. A moins que la crise étant ce qu'elle est, on le blanchisse, histoire de ne pas en rajouter. On a cependant le droit de s'inquiéter. Alors que les préliminaires (si j'ose dire) de la crise financière majuscule que l'on connaît et qui va nous mettre dans de beaux draps (nous aussi) étaient largement engagés, notre ex ministre se livrait à une partie de jambes en l'air dans les draps soyeux d'un palace de Davos avec l'une de ses subordonnées.

Au fait, qui a payé le voyage en first class et l'hôtel 5 étoiles de nos deux tourtereaux ? Voilà qui mérite une enquête de notre potineuse Angèle qui adore se vautrer dans des ragots non vérifiés et dans les contrevérités qu'il invente sans complexe et sans scrupules. Quel dommage que Justin Calixte ait décidé de se faire hara-kiri ; il aurait sans doute pondu un papier bien meilleur que le mien sur ce sujet qui lui tenait à cœur. Il n'aurait, j'imagine, pu s'empêcher de pondre une de ces contrepèteries dont il raffole. Du genre « Nos financiers séduisent avec leurs énormes parts » ou encore « A Cannes, on ne prime pas toujours les bétasses ».