Par Alain Vollerin
111 artistes, 1111 œuvres encadrées vendues 111 euro l'une. Au départ, l'idée est excellente, généreuse et très efficace. Il s'agit de participer à la lutte contre le cancer par l'intermédiaire de l'association « les 111 des arts» qui fait un don à l'issue de l'exposition.
L'an dernier, 55 000 euros furent versés à l'IHOP (Institut d'Hématologie et d'Oncologie Pédiatrique). Bravo pour le principe. Ce que je critique, c'est la méthode, car sur 111 euros, 48 euros vont à l'artiste, c'est-à-dire près de la moitié. Où est la charité ? Où est la générosité ? Comment un artiste peut-il accepter de faire de l'argent à cette occasion ? Car les ventes ne manquent pas. Le public choisit là ses cadeaux de Noël. Plusieurs artistes vinrent à moi en annonçant fièrement : " J'ai vendu 30 toiles au 111 ! Une autre plus de 40… " Certains, certaines préparent pendant des semaines. Ce geste charitable est devenu un petit boulot, comme un autre. 48€ multiplié par 30 cela fait 1 440€ ; par 40 cela fait 1920€, sans impôt grâce au CERFA. Les artistes ont des frais. Je veux bien qu'ils les couvrent. Mais 10 à 20 % suffiraient. L'opération caritative serait bien plus rentable pour les enfants malades. Cette affaire est bien française. On est parti d'une chouette idée pour finir par ce qui ressemble à un dérapage carambistouillant dans le droit fil du système D franchouillard. Vous rendez-vous compte de l'argent brassé depuis la création en 2003 ? La même association sévit à Paris et à Toulouse. De plus, artistiquement, on est souvent dans le grand n'importe quoi.
Jusqu'au 17 novembre
Grand Dôme de l'Hôtel Dieu
Lyon 2ème
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