Par Philippe Dibilio
Jean-Jack Queyranne peut finalement remercier ses partenaires de gauche d'avoir refusé une liste unique au premier tour, cela lui aura évité bien des tracas pour la composer. Ce qui n'est pas le cas pour l'UMP où la grogne semble largement partagée, sauf pour Philippe Cochet ça va de soi.
Le président départemental peut bien répéter que la procédure a été respectée (ci-dessus les candidats à la candidature), cela ne panse pas les plaies. Et quand il ajoute dans une interview à Lyon Mag.fr que ceux qui ne sont pas satisfaits de leur place peuvent l'abandonner, il ne crée pas vraiment l'ambiance. Il est vrai que l'UMP n'a pas été favorisée par la décision peut-être un peu rapide de Sarkozy d'imposer une alliance de toutes les composantes de sa majorité dès le premier tour. Certes cette tactique lui avait profité lors de l'élection présidentielle mais nous ne sommes plus dans le même cas de figure. Si le but était de faire au premier tour un score qui approche les 50%, on peut légitimement penser que c'est raté. D'ailleurs, à Lyon, les leaders de l'UMP auraient pu se souvenir de l'élection municipale de 2008 où déjà une liste d'union de premier tour écartant nombre de représentants locaux bien implantés avait montré ses limites. Et pourtant on recommence. Sur la liste annoncée, disparaissent des sortants actifs comme Emmanuel Hamelin, président sortant du groupe qui un moment a pu prétendre à la tête de liste régionale. Quel revirement ! Point non plus d'acteurs politiques proches de Michel Mercier dont les réseaux demeurent pourtant encore influents dans la droite lyonnaise, plus en tout cas que quelques formations alliées du type Gauche Moderne par exemple. Curieux aussi le choix de Paul Vidal au demeurant excellent maire de Toussieu au détriment de Georges Fenech qui fût député de la circonscription. Mais justement Philippe Cochet pointe cette représentation de chaque circonscription comme un atout. Pourquoi pas ? Encore faut-il trouver des candidats représentatifs dans chacune d'entre elles. Au vu de ce casting, on ne peut s'empêcher de penser que Dominique Perben pèse encore beaucoup dans la fédération, lui qui a imposé Nora Berra tête de liste et à une place éligible Pierre Berat, un militant de terrain de Lyon qui obtient là une juste récompense. Dans le même temps le président départemental actuel, Philippe Cochet réussit aussi à placer deux éléments de sa circonscription : Claude Reynard, élue de Collonges et par le biais de la Gauche Moderne son collègue de Caluire, Robert Thévenot. Quant au secrétaire départemental Michel Forissier, il trouve le député de sa circonscription au premier plan mais il est possible que Philippe Meunier se soit débrouillé tout seul pour en arriver là. Mais soyons juste, c'est d'abord le scrutin de liste qui génère ce type de situation car il apparaît à la portée du plus grand nombre de se croire indispensable derrière un leader de liste alors qu'il n'y a pas de place pour tout le monde. Dès lors, le casse-tête devient le lot de toutes les formations. A ce propos, une palme revient au Modem où la discorde règne, notamment sur la conduite à tenir vis-à-vis de Queyranne et où le chef de file Azouz Begag a réussi à reléguer le président départemental à la dernière place et à écarter Eric Laffond, tête de liste aux municipales à Lyon et architecte du programme régional de la liste. Mais l'ancien ministre ne pense peut-être pas utile d'avoir un programme considérant que sa « notoriété » suffit ou qu'il n'en a pas besoin pour jeter l'éponge.
En fait, la Région l’UMP s’en fout. Sinon, elle ne composerait pas des équipes de branquignols pareilles…