Par Marc Polisson

« Il ne se passe pas une semaine sans qu'il y ait un évènement heureux à Saint-Exupéry ! » Le préambule de Guy Mathiolon résume parfaitement l'ambiance qui régnait sur le tarmac de l'aéroport à l'occasion du lancement de la base lyonnaise d'easyJet.

  Vendredi 4 avril, à l'heure du petit déjeuner, direction St Ex pour assister à l'envol d'un A310 de la compagnie low coast en direction de Lisbonne. Un décollage ultra médiatisé car la seconde compagnie française inaugure un tout nouveau terminal spécialement dédié. La mise en place du hub et de cinq nouvelles lignes va considérablement renforcer le tourisme d'agrément lyonnais. C'est dire si l'affaire est d'importance. D'où la présence sur le tarmac de Gérard Colomb, maire de Lyon, bien emmitouflé pour contenir la mauvaise grippe qui le scotche au sol depuis 15 jours ; de Michel Mercier, président (intérimaire) du Conseil général, les joues bien roses ; du nouveau secrétaire général de la Préfecture ; de Philippe Bernard, directeur de l'aéroport et de tout son staff. Pas le temps de souffler, le programme mis en musique par l'agence Ivanohé est chargé : accueil sur tapis rouge des passagers en provenance de Lisbonne, redécollage, conférence de presse, inauguration officielle du terminal 3 et cocktail rassemblant de nombreux décideurs.

  L'implantation d'easyJet est une double bonne nouvelle : d'une part 80 emplois directs sont créés à Saint Ex, d'autre part ce sont désormais 12 destinations qui sont accessibles à bas coût depuis le ciel lyonnais. Dans son discours traduit en simultané, Andy Harrisson, CEO d'easyJet n'y va pas par quatre chemins en se positionnant frontalement vis-à-vis de ses concurrents. Première cible, Ryan Air : « Il existe deux différences par rapport à eux : nos avions partent là où les gens veulent aller (rires dans la salle) et nous avons le souci de nos clients et de nos salariés ! » Au niveau des prix affichés : « Pour aller à Bordeaux, il vous en coûtera 125 € avec Air France contre 32 € avec nous. » Une attitude très combattive qui se traduit dans les chiffres : 41% du trafic européen sera assuré par les compagnies low coast en 2011 (contre 1,4% en 1996). Et de conclure qu'en étant « facile, ouvert à tous et écologique, easyJet est le Vélo'V de l'aérien ». Derrière son passe-montagne, Gégé rayonne. D'autant que l'A319 stationné à Lyon a été baptisé OnlyLyon.

  Le Terminal 3, d'une surface d'environ 4 000 m2 et qui peut accueillir jusqu'à 600 passagers dans 4 salles d'embarquement, a été conçu pour permettre le traitement des vols en moins de 30 minutes, avec des services simplifiés. La courbe de croissance affichée par « la compagnie orange » est tout à fait impressionnante. Depuis l'ouverture de la première ligne easyJet à Lyon, à destination de Londres-Stansted, en décembre 1999, la compagnie britannique a déjà transporté plus de 1,045 million de passagers. Désormais, Londres, Berlin, Rome, Madrid, Barcelone, Venise, Porto, Casablanca, Marrakech, Bordeaux, Toulouse et Biarritz sont à portée d'aile des jeunes et moins jeunes Lyonnais.