Après 132 années d’existence, les Petites Affiches Lyonnaises s’apprêtent à être sacrifiées sur l’autel du profit.
Par Marc Polisson
Les imprimeurs varois Riccobono, propriétaires du Tout Lyon s’apprêteraient à enterrer – vivant – l’un des plus vieux titres de la presse lyonnaise.
Ils ne sont pas de Lyon et n’ont de considération que pour les espèces sonnantes et trébuchantes. Ils ont fait du Tout Lyon – grâce à la manne des annonces légales – une machine à cash (résultat net de plus d’1 million d’euros en 2010). Mais ça ne leur suffit pas. Selon nos informations, Bernard Riccobono s’apprêterait à faire disparaître les Petites Affiches Lyonnaises rachetées à Michel Guyomard en janvier 2012 (lire article ).
Le titre, créé en 1880, a longtemps été un fleuron de la presse lyonnaise et a connu ses plus belles heures sous la direction de Fernand Galula. Au même titre que Le Progrès né en 1859, ou Le Tout Lyon fondé en 1895, il fait partie de notre patrimoine commun. Moins d’un an après son rachat, l’hebdomadaire tiré à 4 000 exemplaires (OJD) va être enterré vivant le 1er décembre 2012. Pour fusionner avec le Tout Lyon et permettre à son propriétaire de faire encore plus de bénéfices. Avec, en suspens, l’avenir de ses salariés. Et un titre commun ?
Interrogé par Lyon People, François Turcas s’est montré écœuré par cette éventualité : « Je trouve ça révoltant. Un journal qui gagne de l’argent et qu’on veut faire mourir, c’est inadmissible. Ce sont des intérêts purement financiers. On n’a pas le droit de faire ça, c’est un véritable homicide ! » s’insurge le président de la CGPME Rhône-Alpes qui espère que tout le personnel sera conservé lors de la fusion. Quant à Fernand Galula, il n‘hésite pas à dire que "c’est une connerie". Un sentiment partagé par tous les défenseurs de la presse lyonnaise et de nombreux donneurs d’ordre d’annonces légales qui évoquent de possibles sanctions à venir contre les fossoyeurs des Petites Affiches.
Le Tout Lyon se targue d’^tre un défenseur du patrimoine… et dans le même temps va faire disparaître deux titres historiques. Shame on you
il y a bien longtemps que ce titre n’a plus d’influence. Quelle est cette admiration pour Fernand Galula ? N’a t’il pas de responsabilité dans cette situation ? Seriez-vous naïf cher Marco ?
Très drôle cette histoire ! ça apprendra à un canard qu’il ne suffit pas d’être franc-mac pour vivre…
Cher Alain, soyons factuels. Quand Fernand a revendu les Petites Affiches 10 millions d’euros à Michel Guyomard, le journal était n°1 des annonces légales et au sommet de sa gloire. La berezina démarre sous l’ère de son successeur.