Puisque c'est la fin de l'année pourquoi ne pas s'interroger sur des sujets qui ont excité les médias et conséquemment les moutons que nous sommes. Que devient ce pauvre Sharon, dont on nous a diffusé pendant des semaines les bulletins de santé sur toutes les chaînes et dans les radios ? Est-il mort ? Est-il vivant ? Et l'Irak ? Ca va mieux ou c'est pire ? L'ex-omniprésente Ségolène ? Elle est morte ? Et les victimes de l'affaire Outreau humiliées par la Justice et les médias ? Et la redoutable grippe aviaire ? Et la vache folle ? Et le chicungunya ? Et combien d'autres sujets qui nous ont intéressés où même passionnés parce que les médias en faisaient leurs choux-gras. Les choses n'existent que si les médias s'y intéressent. Et pourtant les choses continuent d'exister quand la fureur médiatique les laisse tomber. C'est dans cette jungle où le faux camoufle le vrai, où l'accessoire rivalise avec l'important, le provisoire empêche de voir le vital, en fonction des engouements aléatoires de nos journalistes pourtant inconséquents et volontiers irresponsables qu'il faut tracer notre chemin. A la machette ?
CONFIDENTIEL
J'ai acheté l'autre jour les « Potins d'Angèle » au bureau de tabac. La pile était comme d'habitude bien fournie. Au moment de payer la marchande de journaux me scrute et m'interroge, gênée : « C'est vous qui le prenez chaque semaine ? » Moi, surpris : « Non, non ! » Ainsi « les Potins » sont vendus à un seul exemplaire par semaine à St didier. En voilà un excellent support publicitaire. Pas étonnant que les collectivités locales y achètent de la pub. En voilà un journal qui pèse sur l'opinion. Pas étonnant que nos élus se croient obligés de lécher les bottes de Gérard Angel à l'occasion du 100ème numéro. Cent ? Ben dites donc, ça doit en faire des arbres abattus à cause des invendus.
COMPLIMENTS
J'ai acheté récemment la Tribune de Lyon. Force est de reconnaître qu'ils ont fait des progrès. Sur le fond comme sur la forme et aussi le ton. C'est peut-être en train de devenir l'hebdo que Lyon attendait. En tout cas je les félicite pour le remarquable article, très bien informé et pour une fois non complaisant sur le phénomène Thierry Ehrmann et sa sinistre demeure su chaos. Ca nous changeait de la presse stipendiée (allez chercher votre Larousse) qui ne sait rien refuser au facteur Cheval des Monts d'or.
RE-COMPLIMENTS
Encore un mot pour « Libé » qu'habituellement je ne ménage pas. Leur nouvelle formule (la maquette est très réussie) fait plaisir à lire. Il semble qu'ils aient décidé de ranger au vestiaire leur goût démesuré pour le dénigrement systématique et la dérision. Réjouissons nous car si ces deux ingrédients sont nécessaires et même indispensables à petite dose dans la vie publique, ils deviennent mortifères à dose massive comme c'est le cas en France depuis trop longtemps. Libé ayant souvent servi de (mauvais) exemple à nos médias, espérons que cette fois aussi ils seront suivis.
NOEL
Voici venu le temps des cadeaux à faire où à se faire sachant qu'on n'est jamais mieux servi que par soi même. Les éditions Martinsart et Auzou viennent de publier un magnifique bouquin qui rassemble les six œuvres majeures de Jacques Prévert « Paroles, Spectacle, La pluie et le beau temps, Fatras, Histoires et d'autres histoires, choses et autres » Le tout est illustré par son amie et complice attitrée Jacqueline Duhème. A 80 ans, l'illustratrice, n'a pas perdu sa fraîcheur. Elle a donc repris ses pinceaux pour accompagner merveilleusement les poèmes de Prévert. On ne trouve pas l'ouvrage partout. Renseignez-vous aux éditions Martinsart. Fax : 01 45 56 19 32 ou http://www.jacques-prevert.com/
BLESSURES SECRETES
Dans un tout autre genre et beaucoup moins cher mais beaucoup plus dru, je vous recommande les « Ecchymoses », le livre d'Audrey Dupont, une Lyonnaise qui elle aussi a découvert les sortilèges de la poésie avec Prévert. Attention la jeune femme apparemment fragile n'est pas Minou Drouet. Elle n'y va pas de main morte. Elle met le doigt et le reste ou ça fait mal. Où ça fait même très mal. Dieu merci, la belle écriture prometteuse rend supportables ses douleurs entrevues. Sans doute un grand écrivain est en train de naître sous nos yeux. Ses quatre « monologues de frangines » nous confrontent à des vérités pleines de mensonges et de secrets avoués. Ecchymoses, un joli mot qui donne envie d'ouvrir la trousse à pharmacie. Où est le mercurochrome ? Là, juste derrière le Tricostéryl. Chut ! Ne pleure pas ! Je vais souffler dessus. Ca va mieux ? Oui je souffle encore. Mon Dieu, que c'est triste une jeune fille écorchée vive qui semble ne pas voir combien la vie peut être autrement que cruelle. Allez, je souffle encore. Ca va mieux, Audrey ?
COUP DE COEUR
Si vous êtes à Paris le 21 novembre et le 5 janvier, je vous recommande un superbe spectacle que j'ai découvert la saison dernière. Même si vous avez déjà vu les « Georges Dandin » de Planchon ou de Maréchal, ne ratez pas celui proposé par la troupe du théâtre Alicante. Il est en tous points rafraîchissant et réjouissant. La mise en scène est originale, et elle sert très bien l'œuvre. On a même recours à d'inattendus postes de TV. Mais ça marche, on découvre que Molière est plus que jamais d'actualité. On découvre également quelques talents malheureusement méconnus. Avec une mention particulière pour l'époustouflant Glen Hervé qui a l'abatage de Belmondo jeune. Renseignements : theatredouze@laligue.org
Monsieur, Vivant à Paris, j’ai eu l’occasion ce WE de séjourner à Lyon et par conséquent de lire votre magazine Lyonpeople. J’ai été agréablement surpris à la lecture de votre rubrique dans le n° 70 de Lyonpeople de Novembre 2007 où pour une fois je trouve enfin un journaliste ne “servant pas la soupe » au sombre personnage qu’est Mr Ehrmann. J’ai découvert ce triste personnage lors d’une émission très orientée sur France 2 « envoyé spécial » et sur la dictature qu’il pratique dans un petit village aux portes de Lyon. En effet je constate très régulièrement que la presse Lyonnaise (écrite, audio & télévisuel (TLM en particulier)) font l’éloge des faits et gestes de cet individu. Cet homme qui méprise toute personne qui à le malheur de ne pas partager ses goûts et humeurs. Il impose son pseudo art sans le moindre respect. J’ai l’impression de voir le narcissisme d’un tyran romain ! Je le soupçonne de payer médias et autres personnes influençable afin de promouvoir sa dictature. Mr Ehrmann où l’argent fait le pouvoir !!!! Toute mes félicitations pour votre objectivité. Pour moi, le journalisme ne se résume pas à servir de faire valoir à ceux qui ont le pouvoir mais de relater l’information dans sa plus simple expression. Cordialement.