Si vous n'avez pas lu la chronique intitulée « GAG » de mon ami de gauche (extrême ?) Philippe Dibilio, ne la ratez pas, elle vaut le coup d'œil comme le disait Le Progrès dans ma jeunesse.

    Il signe, bien entendu, des deux mains la pétition « républicaine » lancée par l'ex Stalinien Jean-François Kahn qui n'a rien perdu de son goût pour la dialectique marxiste et des procès expéditifs. Notre ami Philippe est donc solidaire de Villepin et Bayrou, revanchards opportunistes qui affirment sans rire que la République est en danger et s'en alarment. Bizarrement, notre rédacteur-en-chef Marco, que j'avais connu plus royaliste que le roi, me dit sa solidarité avec « le quarteron » de pétitionnaires. Ainsi, de nos jours on peut être royaliste et prêt à mourir pour défendre la République. Ardisson, autre bel esprit royaliste doit penser la même chose si j'en crois ce que j'entends dans son émission immonde sur Canal. Quelle époque épique ! Mais revenons-en au camarde Dibilio. Non seulement il hurle avec des loups aux dents cariées pour défendre la République qui évidemment n'en a pas besoin, mais il souhaite que s'engage une « procédure d'impeachment » comme cela avait été fait pour Nixon.

    Pour l'instant, Philippe est le seul à tenir de tels propos. Mais gageons que ceux qui ont imaginé l'opération de lynchage systématique du Président de la République (ne serait-ce pas là le véritable danger pour la république ?) ne tarderont pas à le rejoindre puisque l'objectif de la gauche comme de la majorité des journalistes haineux est de contester la légitimité d'un vote qui ne leur convient pas. Le fascisme médiatique est sans doute le pire.

    Les mêmes esprits éclairés avaient utilisé des méthodes similaires et néanmoins fascisantes pour démolir De Gaulle ou encore Nixon. On sait aujourd'hui que ces deux hommes furent d'excellents présidents particulièrement visionnaires. C'est toujours difficile à supporter pour des non-voyants, aveuglés par leur idéologie imbécile. Les mêmes esprits éclairés après avoir adoré Staline et Mao, nous vantaient les mérites de Pol Pot, de Castro, et des potentats ou plus précisément de l'Europe de l'Est, et avaient les yeux de Chimène pour Carter, président sympathique mais calamiteux des Etats-Unis. Le peuple longtemps circonspect avait fini par être intoxiqué et leur accordé du crédit avant d'en revenir mais trop tard.

    On ne sera pas étonné de retrouver le pauvre Noël Mamère dans ce troupeau pseudo démocratique qui bêle chaque jour, que dis-je, chaque heure, sa haine de Sarkozy. Mamère en appelle aux « citoyens soucieux de défendre la Constitution » (sic). Une Constitution voulue par De Gaulle et rédigée par Michel Debré et combattue par les aïeux et amis de Mamère. Comme quoi la haine rend non seulement aveugle mais aussi incohérent. D'ici à ce que notre ami Marco veuille à son tour défendre la Constitution, il n'y a pas loin.

    Quelle époque épique ! En effet. Tout cela serait assez drôle si la France – elle est bien plus en danger que la République et la démocratie – n'était pas dans un tel état. Un état dû, ne l'oublions pas, d'abord à François Mitterrand puis à Jacques Chirac.

    Pour qu'il n'y ait pas de malentendu, il est clair que je vois très bien l'inculture de Nicolas Sarkozy, sa vulgarité, son narcissisme, son côté ex-blouson doré. Mais il était comme ça avant d'être élu. Et il a été élu. Comme tous les arrivistes enfin arrivés, il s'exprime et se conduit en parvenu. Quoi de plus normal, sémantiquement parlant ? La France post soixante-huitarde a choisi le président post soixante-huitard qu'elle mérite. On peut le regretter, mais ce n'est pas aux perdants qui ne valent guère mieux et à des journalistes frustrés de se croire légitimes pour destituer un président élu (plus que confortablement) pour 5 ans. Ou alors, que ces brave gens, ainsi que toi mon cher Philippe, ne nous parlez plus de démocratie !

PIROUETTE ! GIROUETTE !

    Begag, clown gai de la politique veut exister. À n'importe quel prix. Grâce à un magazine lyonnais incertain et à Robert Marmoz qui après avoir été un fan de Buna puis de Noir s'était entiché de notre histrion, Azouz Zigzag occupe l'actualité depuis de nombreux mois. Après avoir fait semblant de croire (mais peut-être l'a-t-il vraiment crû, ce qui serait pire) qu'il serait le prochain maire, après avoir dit pis que prendre de Gérard Collomb, qui depuis longtemps sait à qui il à faire. Après avoir été manipulé sans précaution par un Villepin soucieux de faire sauter Sarkozy (malheureusement pour notre aristo de bazar, la grenade à retardement lui a pété au nez), après avoir juré fidélité à Bayrou, au MoDem et à tout le bataclan, le voilà qui par anti-sarkozisme primaire soutient Gérard Collomb. Pauvre Azouz, tu t'es trompé d'adresse. Tu ne t'es jamais aperçu que Gégé était le plus sarkozyste des élus de gauche ? D'ailleurs, certains soutiens récents du maire sont d'authentiques sarkozystes. Le problème d'Azouz Begag, c'est son goût pour les flashs et les projecteurs. C'est un séducteur – sympathique d'ailleurs. Le tout est de ne pas le prendre au sérieux. Seul Brunet-Lecomte (et Marmoz) l'ont fait en roulant pour lui pendant quelques mois. Mais Brunet-Lecomte on le sait, n'est pas un grand politologue. C'est une espèce de Morandini tout aussi racoleur mais plus tristouille. Lui aussi soutient Collomb. Mais qui ne soutient pas Gégé aujourd'hui ?