Par Justin Calixte

Sieur Latouche, patron de Fiducial, qui a réussi pleinement (le mot est faible) dans les affaires, serait à son tour (dit-on), touché par le virus médiatique. Il rêverait (dit-on) de devenir le Citizen Kane du coin. Diable ! Il serait même sur le point de racheter Lyon Capitale. Ce qui montre que cet homme a beaucoup de courage. Pour ne pas dire de témérité.

À moins que ce ne soit de l'inconscience. Car ce titre est irrémédiablement foutu. On me dit alors, qu'ainsi il supprimerait toute concurrence, car notre nouveau Robert Hersant fusionnerait Lyon Cap et Lyon Mag dont il est déjà pratiquement le propriétaire compte tenu de la gestion approximative de Brunet-Lecomte. Mais ce n'est pas tout, notre Deus ex-machina rachèterait (dit-on) tous les canards moribonds ou en difficulté. « Vox » de Florent Dessus serait de la partie, et même « La Tribune » qui ne va pas si mal que ça. Je sais bien que l'on ne prête qu'aux riches. Mais tout ça commence à faire beaucoup. Au point de manquer de crédibilité.

Inquiet pour l'indépendance de Lyonpeople (on ne rit pas), j'ai demandé à Nico et Marco s'ils avaient été contactés. Ils m'ont juré que non. Mais faut-il les croire ? N'est-il pas préférable de se fier aux rumeurs jamais vérifiées qui font l'essentiel de l'info du moment.

Ah je ne vous ai pas tout dit, une rumeur de dernière minute, assure que Les Potins d'Angèle qui culmine à 700 exemplaires vendus par semaine en kiosque pourrait faire partie du package. Mieux, Gérard Angel qui se verrait bien rédacteur en chef de l'ensemble (enfin un poste à sa mesure) aurait été approché par Citizen Latouche.

Je ne suis malheureusement pas sûr que la rumeur soit tout à fait exacte mais si grâce à cet abracadabrantesque assemblage, on pouvait se débarrasser de tous ces journaux sans intérêt de lecture donc sans lecteurs (à l'exception de Lyon Mag) vivant( à plus de 50%) des subsides que leur accordent sous forme de pages de pub ou d'abonnement de complaisance les collectivités locales, on ne pourrait que se réjouir.

Poids et mesures

Imaginons une seconde que Le Monde ou Libé ou bien sûr Le Canard découvrent que Sarkozy est poursuivi par la justice pour ne pas avoir payé ses assistantes parlementaires pendant dix ans. Vous imaginez le ramdam : L'information en défilé continu sur les chaînes d'info. Morandini et Guillaume Durand en faisant leurs choux gras dans leur café du commerce ouvert non-stop.

Même Calvi que j'aime pourtant bien aurait cédé à la tentation en y consacrant son « C dans l'air ». Heureusement, l'accusée est en l'occurrence Ségolène Royal, » la madone des meetings » qui est poursuivie par deux femmes qui réclament leur dû avec insistance. Elle vient même d'être condamnée. Ça a fait quelques lignes dans Le Figaro et Le Parisien. Ça n'a pratiquement pas été repris par la télé. En tout cas, disons qu'on est loin du lynchage médiatique. Pas question de feuilleton quotidien où l'on accuse sans preuve, où l'on désinforme.

Selon qu'on est un puissant de gauche ou un misérable de droite, il y a deux poids, deux mesures dans les médias. Il faut dire que ces dits médias – ils ne cessent de le répéter eux-mêmes – sont à la solde de Sarkozy. Il y ferait la pluie et le beau temps, disent les journalistes sans la moindre honte. A se demander, si Sarko, qui en la circonstance la protègerait, ne serait pas tombé amoureux de la belle Ségo. Je ne vois que ça comme explication !

Ver-rouillés

On n'est jamais déçu avec les Verts. Après nous avoir bassiné pendant trente ans avec les biocarburants qui devaient remplacer au plus vite le vilain pétrole, ils découvrent aujourd'hui que pour produire ces « agro-carburants » – ils ont changé d'appellation entre temps pour noyer le poisson et ne pas fâcher le lobby bio – il fallait dépenser des tonnes d'eau. Pire, les agriculteurs attirés par le profit – les vilains – abandonnaient les cultures traditionnelles pour l'or vert. D'où la montée des prix alimentaires. D'où la faim dans le monde. Bigre. Vive les Verts.

A leur prochain programme : le mariage homosexuel cher à Mamère, la suppression des caméras de surveillance chère à Etienne Tête, la disparition des 4×4 chère à Voynet, le retour des loups et des ours et tant pis pour les moutons et les bergers, les 32 heures au lieu des 35, la régularisation totale des sans papiers,… Tout ça part de bons sentiments. Comme Mai 68 d'ailleurs. Le malheur, c'est que l'utopie est souvent dangereuse quand elle vient au pouvoir.