Par Alain Vollerin

Après avoir occupé, pendant plus de quarante ans le devant de la scène lyonnaise dans le domaine des arts plastiques. D’abord, comme peintre, représentant à Lyon d’un courant qualifié par l’historien et critique d’art Michel Ragon, de paysagisme abstrait.

Il construisait des compositions tachistes souvent inspirées par des paysages de la plaine de l’Ain. Né à Lyon en 1923, il avait exposé au Salon d’Automne. En 1948, pendant la préparation de l’exposition « Sanzisme » à la chapelle du lycée Ampère, il refusa la proposition de Jean Fusaro de se joindre au groupe. Plus tard, il exposa à la galerie le Lutrin avec Raymond Grandjean, Charles Giaume, Marie-Thérèse Bourrat, Armand Avril, Yves Dubail, Jean Janoir, Jean Batail, Philippe Dereux, etc. Pendant des décennies, ses vastes toiles ennoblissaient la galerie Arrivetz, où les bobos de l’époque s’offraient de faciles laissez-passer pour la Modernité. Il exposa très longtemps en Allemagne, où il jouissait d’une véritable estime. Pierre Montheillet fut aussi dans son officine de la rue Duguesclin, l’incontournable expert de l’œuvre d’Auguste Ravier. Ses décisions étaient aussi irrévocables qu’impitoyables. Combien d’héritiers croyant détenir des merveilles virent leurs espérances déçues ? Avec le journaliste Jean-Jacques Lerrant, décédé il y a quelques jours, notre Cité perd deux personnalités très actives et signifiantes de la seconde partie du XXe siècle. Depuis plusieurs mois, Pierre Montheillet avait pris ses distances atteint par l’âge et la maladie. Nous présentons à sa famille et à ses amis nos condoléances.