Les éboueurs employés par la communauté urbaine de Lyon ont voté mardi matin la poursuite de leur grève du ramassage des ordures ménagères entamée lundi pour contester une "privatisation" plus poussée de ce service, a-t-on appris de sources syndicales.
La grève, à l’appel d’une intersyndicale CGT-CFTC-FO-CFDT-Unsa-FAFPT, a été votée lors de deux assemblées générales par plus de 50% des éboueurs, selon les mêmes sources. "Certains se sont mis en grève après avoir appris que des éboueurs employés par des sociétés privées ont fait les rondes à leur place lundi", a expliqué à l’AFP Mohamed Messaï, vice-président de la Fnact-CFTC du Grand Lyon. Une centaine se sont rendus lundi matin devant le site d’incinération de Lyon Gerland pour bloquer le déchargement des camions poubelles de ces sociétés privées. "Le personnel est très remonté et il n’y a aucune avancée", estime M. Messaï. Pour Régine Peyraverney (FA-FPT), "notre revendication unique est le maintien au public des centres de Lyon et Villeurbanne". Dans les 58 communes que compte le Grand Lyon, la collecte des déchets est réalisée pour moitié en régie publique et pour moitié par des entreprises privées, dans le cadre d’appels d’offres. Lors du dernier appel d’offres, la communauté urbaine a redéfini le découpage à compter d’octobre 2012: les centres de Lyon et Villeurbanne, jusqu’alors couverts par la régie, le seront désormais par le privé. Inversement, la collecte des ordures sur les communes de l’ouest et du sud lyonnais, ainsi que la périphérie de Villeurbanne, sera assurée par la régie. L’intersyndicale dénonce un grignotage progressif des sociétés privées. "Nous ne voulons pas la suppression de la régie, nous avons simplement rebattu les cartes" entre le privé et le public, a assuré pour sa part Gérard Collomb, président (PS) du Grand Lyon.
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