Par Julien Smati

Maurice Trolliet, le boucher de Bocuse arrivé en 1992, craint pour la transmission de son entreprise à son fils. Prés de 45 ans de travail investis sur la boutique avec l'incertitude de pouvoir rester à long terme.

Ayant de bonnes relations avec Gérard Collomb (ci-dessus en janvier 2010), il ne comprend plus son attitude distante toute récente : « Il n'écoute plus et ne réunit pas, on ne le voit pas. L'élève de Charles Hernu oublie les leçons de proximité avec les commerçants (Maurice Trolliet était commerçant aux Gratte-Ciel en 1962). Hernu était un maire à l'écoute et travaillait en concertation avec les commerçants ». Ses ambitions nationales changeraient-elles notre maire ? Maurice Trolliet craint qu'une opération immobilière voie le jour d'ici dix ans pour délocaliser les Halles, comme cela avait été déjà proposé vers la place de l'Europe. Avec une superficie d'un hectare, les Halles sont dans l'axe de développement de la Part Dieu et des nouvelles tours. Une délocalisation serait un désastre pour les commerçants avec des investissements, en temps et en argent, réduits à zéro. Il s'étonne aussi de la polémique créée par la mairie autour du déficit des Halles. « Aucun chiffre ou bilan ne nous ont été transmis. Les emprunts pour la construction des halles ont été largement remboursés, il s'agissait d'un prêt sur 25 ans. La méconnaissance du métier des commerçants en particulier et du monde de l'entreprise en général peuvent s'avérer destructeur pour la vitrine gastronomique lyonnaise à l'international ».