Photos © Fabrice Schiff

Par Marc Polisson

Plusieurs centaines de personnes ont accompagné Caroline Prénat, 24 ans, une des premières victimes des tueurs du Bataclan lors des attentats de Paris. Un office de funérailles magnifique présidé par le cardinal Barbarin, entouré de 4 prêtres, en la basilique d’Ainay.

Ils sont venus tôt pour être sûrs de trouver une place sous la nef. Avant le début de la cérémonie, les haut-parleurs diffusent en sourdine la play-list de Caroline. La foule des parents et des amis prend place dans les travées ornées de petits avions de papier blanc. Les personnalités aussi. A commencer par le sénateur-maire Gérard Collomb et son adjoint aux Finances Richard Brumm. Mais aussi le secrétaire d’Etat Thierry Braillard, le préfet Michel Delpuech, le président de la Région Jean-Jack Queyranne, le président du conseil départemental Christophe Guilloteau, les députés Dominique Nachury, Philippe Cochet, Philippe Meunier, Michel Forissier, le sénateur-maire d’Oullins François-Noël Buffet, le maire du 2^ème Denis Broliquier et de nombreux élus. Ils sont venus entourer Yves et Florence, les parents de Caroline, et ses frères et sœurs Nathalie, Jessica, Maxime, Cédric, ainsi que son petit ami Hugo.

Alors que le quartier est bouclé et que les cloches sonnent le glas, à l’intérieur de l’édifice, l’heure est au recueillement et à la prière. L’église est comble quand le cortège funéraire fait son entrée. Les textes choisis et les très beaux chants sont repris avec force par l’assistance. Le refrain du chant d’entrée « Si le Père vous appelle » résonne comme une dédicace spéciale pour la jeune fille enlevée à l’affection des siens.

Tressaillez de joie, tressaillez de joie !
Car vos noms sont inscrits pour toujours dans les Cieux !
Tressaillez de joie, tressaillez de joie !
Car vos noms sont inscrits dans le cœur de Dieu !

Si, dans tous les esprits, Caroline tient une place à part, c’est aussi à toutes les autres victimes de Paris que sont adressées les intentions de prière, ainsi que le témoignage de sa maman, centré sur le mot amour : « Tu étais si belle, ma puce, si pleine de sensibilité et d’humour. Tu aimais la vie, tu étais la vie. Regarde tous ceux qui sont aujourd’hui à tes côtés ». Les interrogations de son parrain et cousin Olivier Ginon résonnent sous les voutes : « En ce 13 novembre, Caroline a trouvé sur son chemin l’abject, l’indicible et le néant. L’innocence a croisé la monstruosité, la terreur a  percuté la douceur. Quelle option Caroline a-t-elle eu face à une telle atrocité ? Aucune. La mort au bout de cette journée, la mort au bout du chemin si court pour Caroline ». Des questions sans réponse qui tarauderont longtemps sa famille et ses amis. A l’issue de la cérémonie, la jeune femme a été inhumée dans le fief familial de Vernaison.