Par Aymeric Engelhard
« Raiponce » constitue le 50ème film d’animation des fameux studios Disney. 50 long-métrages aux qualités diverses qui ont marqué à jamais l’histoire du cinéma. Alors que la firme entend sortir de ses sentiers battus dans les années à venir, voici donc le bébé anniversaire. Un conte de fée en 3D qui semble plus cibler un public adulte.
Les grands pontes l’ont affirmé récemment. Après « La Princesse et la Grenouille » et donc « Raiponce », fini les contes de fée pendant un moment chez Disney. Le genre qui vit naître les légendaires princesses du dessin animé (Cendrillon, Yasmine, la Belle au bois dormant ou encore Blanche-Neige) sera mis de côté le temps d’une période plus ou moins longue pendant laquelle l’animation devrait une nouvelle fois gagner en qualité. Petit prélude avec « Raiponce », intégralement réalisé en 3D, qui marque une certaine rupture avec tout ce que la firme de Mickey avait puisé dans le genre. « Raiponce » est donc la première princesse à ne pas évoluer sous les traits voluptueux du dessin traditionnel. Bien que son histoire prenne place dans une période médiévale, elle se voit accompagnée d’une certaine modernité (son « prince charmant » en est le meilleur exemple). Bonne ou mauvaise chose, c’est à chacun d’en juger mais il apparaît clair que le film perd en poésie.
Là où Pixar nous donne à nous émerveiller devant une fluidité visuelle incomparable (ce sont les seuls capables de faire pleurer avec une animation 3D), Disney peine sensiblement à faire croire à son univers. La faute en partie à une patte graphique franchement « à la ramasse » par rapport aux créateurs de « Toy Story ». Il n’y a qu’à voir les fiascos de « Chicken Little » ou « Bienvenue chez les Robinson » pour s’en convaincre. Pourtant sur le terrain du dessin traditionnel 2D, ce sont les maîtres absolus (du coup ce n’est pas demain la veille que « La Princesse et la Grenouille » connaîtra un petit frère de renom). « Raiponce » constitue en soit un défi. Les arguments pour un bon film sont tous là. Rien que le scénario vaut le détour : kidnappée à ses royaux parents, la jeune Raiponce est retenue prisonnière à vie au sommet d’une tour par une femme diabolique. Il faut dire que ses cheveux ont des propriétés magiques, lorsque la belle chante ceux-ci peuvent rajeunir les vieilles personnes et guérir les blessures. Sauf que la veille de ses 18 ans, le valeureux Flynn Rider grimpe en son antre pour se cacher. Grâce à lui, elle va découvrir le monde, ses qualités comme ses défauts.
Un vrai conte de fée avec tout ce qui va avec : princesse, vaillant Don Juan, magie, trahison, romance, rebondissements… Tout ce qui permet au film d’être particulièrement agréable à visionner. Etonnant alors que l’on ne retrouve pas plus de personnages secondaires au charme humoristique (heureusement les rares présents sont géniaux, en particulier un superbe cheval militaire littéralement hilarant). On accroche sans problème au duo principal, la belle Raiponce au visage de Barbie mais au charme unique et donc Rider. Pour ce dernier, on regrettera le manque de finesse dont il se voit affublé (à force de trop puiser dans l’humour, il perd en charisme). De même « la méchante » n’entra jamais dans le panthéon des vilains made in Disney. Grâce à une musique enivrante et un sens du rythme indéniable, le film se déroule sans temps mort, soutenu par une mise en scène au top. Quelques scènes parviennent même à nous émerveiller. Dommage qu’il ne joue pas dans la même cour de récré que certains de ses illustres prédécesseurs. L’ensemble paraît trop succin, comparé à ce dont on était habitué. En résulte une réussite, certes, mais l’on sera peut-être plus sévère la prochaine fois.
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