Parmi ceux qui ne passeront pas les fêtes tranquilles, il y a François Sapy et son équipe de Tribune de Lyon. On se souvient que l'hebdomadaire fondé par Fernand Galula avait été repris au franc symbolique par une partie de la rédaction conduite par François Sapy à la suite de difficultés financières. Leur plan de reprise ayant été accepté par le Tribunal de Commerce l'équipe assurait au journal une marche au fil de l'eau. Pour autant il en fallait plus pour atteindre la pérennité. Une seul issue donc, les annonces légales (constitutions de sociétés, marchés publics, etc…). Le journal pouvait y prétendre dès lors que Fernand Galula n'était plus dans la société car en tant que précédent propriétaire des Petites Affiches il était tenu par une clause de non concurrence envers celui qui lui avait acheté le titre. François Sapy fît donc le nécessaire pour obtenir cet agrément renouvelé en fin d'année par une commission mixte réunie autour du Préfet. Il l'obtint et les pages d'annonces légales commençaient à fleurir dans Tribune de Lyon. Voilà qui ne fût pas du goût d'un concurrent, le Tout Lyon pour ne pas le nommer. Le journal de la famille Riccobono, pourtant florissant, a fait le forcing au sein de la commission, dont il est membre, pour que des entraves administratives privent Tribune de Lyon d'annonces légales. De bonne guerre me direz-vous, jusqu'à un certain point car nul ne peut prétendre au monopole de ce marché et quiconque réunit les conditions doit pouvoir y accéder. Il revient au Préfet de trancher ce débat aux allures juridiques mais aux valeurs hautement politiques puisqu'il s'agît de la vie d'un journal donc d'un bout de liberté de la presse et de liberté tout court. En attendant, pour faire face à toute éventualité Tribune de Lyon lance un appel en vue de recueillir 600 abonnements. Qu'il soit entendu.

COUP DUR (suite)

Les choses ne vont pas mieux pour Lyon Mag. Le mensuel de Brunet Lecomte navigue lui aussi dans la tempête. La raison, l'un de ses actionnaires minoritaire, Christian Latouche, PDG du Groupe Fiducial, lui réclame le remboursement anticipé d'un prêt conséquent. Voilà pour les faits. Philippe Brunet Lecomte en conclut qu'une opération plus vaste est ourdie contre lui par Jean-Michel Aulas d'une part et l'UMP de l'autre. Concernant le président de l'OL il est vrai que le contentieux est lourd entre les deux hommes et que les retrouvailles Aulas-Latouche après des années de guerre commerciale peuvent bien se faire sur le dos de Lyon Mag. Quant à l'UMP, tout est possible tant la campagne municipale à Lyon est tendue et il est vrai que le mensuel lyonnais pratique un certain « Tout sauf l'UMP » ce qui est au demeurant son choix et son droit. En attendant, là encore il serait dommage, pour les même raisons que pour Tribune de Lyon, que Lyon Mag lui aussi disparaisse. Pour avoir connu la période de la fin des années 70 où les quotidiens nationaux avaient une édition lyonnaise, où Résonance de Régis Neyret s'imposait comme le mensuel lyonnais de référence, voir un seul quotidien vivoter dans la ville serait d'une immense tristesse.

HUMBLE

Il est la star montante de l'Olympique Lyonnais et une vraie vedette mondiale du football et pourtant il reste humble et les pieds sur terre. Il, c'est Karim Benzema, meilleur buteur du championnat qui, du haut de ses vingt ans, affiche une technique de jeu qui le propulsera dans la cour des plus grands de l'histoire du foot. Star il est, mais pas people, dans une interview à Libération il affirme : « J'aurais pu m'acheter une Ferrari il y a longtemps mais je n'aime pas me faire remarquer, mon rêve c'était d'offrir une maison à mes parents qui m'ont toujours soutenu ». Et si on lui demande ce que c'est pour lui le désespoir il répond : « c'est qu'il y a des gens qui meurent même si je ne les connais pas. C'est qu'il y a de la pauvreté et beaucoup de jeunes au chômage surtout dans les banlieues ». Il sait de quoi il parle lui qui dit revenir régulièrement dans son quartier de Bron Terraillon. « Je veux rester le même, rester humble » ajoute-t-il. Bravo l'artiste.