Michel Mercier lors de sa réelection à la présidence du Conseil général
Par Philippe Dibilio Michel Mercier poursuit un jeu politique subtil qui laisse sur le bord de la route les commentateurs politiques lyonnais qui, de toute évidence, n'arrivent pas à suivre. En se faisant élire maire de Thizy pour démissionner ensuite et pour annoncer dans un troisième temps qu'il reprendrait le poste en 2009 et abandonnerait de fait la présidence du Conseil Général, il a embrouillé tout le monde.
En fait l'erreur des commentateurs locaux réside dans l'image qu'ils donnent de Michel Mercier, celle d'un paysan de Thizy patois et malin à la tête d'une institution sans avenir dont le rôle est de défendre le Rhône vert contre le grand méchant Lyon. Tous oublient simplement que le président du Conseil général est certainement aujourd'hui la seule personnalité locale qui compte à Paris dans le jeu politique national. Président du groupe centriste au Sénat, il est incontournable pour Sarkozy s'il veut faire voter ses réformes. Cela lui a permis de refuser un ministère sans être mis hors jeu et d'attendre que la loi permette aux sénateurs de retrouver leur poste après un passage au gouvernement. Mais cette posture n'est pas le seul point fort de Mercier, fin analyste politique il a vite ressenti l'échec, pour l'UDF mais peut-être pas pour l'intéressé, de la position de François Bayrou. Seulement il ne s'agît pas pour lui de s'en éloigner pour sauter dans le vide. Aussi est-il à l'origine d'une offensive visant à reconstruire une UDF nouvelle génération regroupant les élus centristes en déshérence au lendemain des dernières élections mais aussi ceux qui, hier, ont rejoint l'UMP au sein de laquelle ils n'ont pas trouvé une véritable place et les gens du Nouveau Centre qui vivent mal leur statut de harkis de Sarkozy. Un projet politique dont il ne sera certainement pas le leader mais il contribuera à le mettre en place. Voilà une perspective certainement plus exaltante que la présidence d'un Conseil général sans majorité solide et dont il a depuis longtemps fait le tour. Seul Lyonnais à jouer à ce jour dans la cour des grands de la politique nationale, Michel Mercier boucle plutôt bien sa longue carrière politique.
Espoir
Autre prétendant lyonnais à une posture nationale, Gérard Collomb a devant lui un terrain un peu plus miné à l'image d'un PS éclaté qui n'aura même pas pris le temps de savourer sa victoire aux municipales et cantonales pour se lancer tête baissée dans un combat fratricide en interne dont il a décidément le secret. Voilà qui ne facilite pas la tâche de Collomb soucieux de faire émerger un socialisme des grandes agglomérations qui prenne en compte les évolutions de notre société en particulier dans les milieux urbains. Certes, le projet du maire de Lyon n'est pas encore finalisé mais il sait pouvoir entraîner sur cette route quelques élus de grandes villes. Des partenaires qui auront aussi à le suivre dans un principe de gouvernance ouverte au centre au point de faire évoluer le centre de gravité du PS sur l'échiquier politique national. En fait cette entreprise risque de devoir passer par l'inévitable jeu des motions – textes réducteurs s'il en est – qui finissent le plus souvent sur la base du plus petit commun dénominateur pour pouvoir agglomérer le plus de gens « qui comptent ». Une méthode qui risque de prendre un coup de vieux avec le retour dans le jeu socialiste de Ségolène Royal et de sa démocratie participative appliquée cette fois au PS lui-même. Celle qui a commis le crime de lèse majesté en s'imposant comme femme à la candidature à la présidentielle et réalisé un score plus que respectable offre aux militants et sympathisants l'opportunité d'enrichir le texte travaillé et déjà bien accompli qu'elle met au débat et qui risque de devenir une référence dans le débat politique. Voilà qui offre en tous cas une bouffée d'air au peuple de gauche qui a du mal à se retrouver dans les personnalités socialistes qui s'autoproclament capables de diriger un parti ayant vocation à conduire les destinées de la France. Le « Désir d'avenir » de Ségolène revient et c'est peut être un espoir pour la gauche du 21ème siècle.
En bref
Il y a quarante ans était assassiné Martin Luther King. Son discours de Memphis est resté dans l'histoire à travers sa fameuse formule : « I have a dream », un rêve qu'il déclinait ainsi : « c'est un rêve profondément enraciné dans le rêve américain ». Quarante ans après un autre homme au sang noir tente d'incarner à son tour ce rêve et d'en faire vivre le sens tel que l'énonçait Martin Luther King : « Je fais le rêve qu'un jour cette nation se lève et vive la vraie signification de sa croyance : nous tenons ces vérités comme évidentes que tous les hommes naissent égaux ». Je ne sais pas si Barak Obama réussira mais son élection, s'il atteint le dernier round, peut y contribuer.
Intéressant cette brève dans l'hebdomadaire Challenges : « Vibrant avocat de la participation aux résultats de l'entreprise, Serge Dassault a royalement distribué 45 euros aux salariés du Figaro en 2007 ». Sans commentaire.
oui la démarche de Ségolène Royal pour nerichir son texte est intéressante mais elle a reculé par rapport à avant:sur son site de congrés, les experts donnent leur avis et on ne peut les commenter…