Par Philippe Dibilio Gérard Collomb n'aura pas de souci pour se faire élire président du Grand Lyon ce vendredi. Contrairement à 2001 il dispose cette fois d'une majorité absolue avec ses seuls partenaires de l'ex-gauche plurielle : PS, Pc, Verts et Radicaux de gauche.
Pourtant le maire de Lyon propose toujours à tous les groupes de l'assemblée de participer à l'exécutif du Grand Lyon, UMP compris. On ne peut plus prétendre aujourd'hui que cette proposition est le fruit d'un calcul politicien puisque, dans l'absolu Gérard Collomb n'en a pas besoin. C'est dans la nature même de l'institution qu'il faut aller chercher le fondement de ce choix. La Communauté Urbaine est une assemblée élue au deuxième degré, tous ses membres sont d'abord élus dans leurs communes, lesquelles, depuis 1969, ont cédé des compétences au Grand Lyon. Dès lors durant la campagne électorale si chaque candidat a présenté un programme, 50 à 60% des propositions qu'il contenait dépendaient des compétences du Grand Lyon. Ce qui veut dire que les maires aujourd'hui élus ne peuvent réaliser le programme adopté par leurs électeurs qu'avec la participation de la communauté urbaine. Il revient donc au président de respecter ce choix des électeurs au-delà de sa seule étiquette politique. Ce que Gérard Collomb a fait lors du précédent mandat et souhaite donc poursuivre pour celui là. De plus, cette gouvernance permet mieux aux élus via leurs groupes politiques et leurs vice-présidents d'être associés aux grands dossiers d'agglomération. Ce choix tous les groupes politiques l'ont admis sauf l'UMP dont les membres restent divisés sur le sujet. Ceux qui ont l'expérience de la maison penchent pour la participation à l'exécutif, y compris Michel Terrot, député d'Oullins, qui fût pourtant très sévère sur la méthode tant sous le mandat de Raymond Barre que sous le précédent. Les nouveaux arrivants, dont trois députés, politisent plus le débat mais un point réunit tous les participants, ils cherchent à ne pas casser le groupe en deux. Un exercice compliqué qui connaîtra son dénouement d'ici vendredi.
Révolution
Quarante ans après Mai 68 on pourrait penser que le mot révolution demeure un vestige jalousement conservé par des gauchistes attardés et bien non ! J'ai lu, avec surprise mais un vrai plaisir je l'avoue, un bref mais succulent texte de Nathalie-Kosciusko-Morizet sur 68 publié dans… l'Humanité. Le journal communiste a, en effet, ouvert ses colonnes pour évoquer ces moments historiques. La jeune secrétaire d'Etat a un regard sévère sur cette période qu'elle n'a pas vécue mais dont elle analyse les conséquences avec une réelle pertinence. Certes elle fait l'impasse sur le grand mouvement ouvrier qui a lui aussi, lui surtout, marqué ces journées de mai aux multiples visages. Mais lorsqu'elle écrit que : « le grand chambardement n'a pas mis fin à l'hyper consommation bien au contraire… que la communication à outrance a crée plus de complexité, plus d'opacité, d'incompréhension que jamais. Que les solidarités immédiates, de proximité se sont fracturées » elle n'a pas tort. Pas plus lorsqu'elle poursuit : « Tout le monde ne s'en est pas sorti dans le même état. Une nouvelle bourgeoisie s'est installée aux manettes et ne les a pas lâchées : dans les média, dans les entreprises, dans les ONG. L'écologie paie là un lourd tribut, trop souvent entre les mains de dogmes irréalistes.» Face à ce constat NKM se lâche : « une nouvelle génération doit se tourner vers l'avenir et mener tous les combats. Mai 68 n'a rien résolu. Il nous faut réécrire le féminisme. Trouver de nouvelles solidarités, faire vraiment de l'amitié une façon de vivre. Regarder en face les vrais sujets : l'immense risque environnemental, les effets systématiques de la mondialisation et la rupture de nos modèles de vie collective. Une révolution lente et profonde nous attend. » On comprend qu'avec de tels points de vue, elle ne soit pas toujours à l'aise dans le débat et les comportements politiques. Mais NKM n'est finalement pas aussi isolée dans son univers ; n'est-ce pas Laurence Parizot qui révélait il n'y a pas longtemps à des étudiants des Juniors Entreprises que l'un de ses héros était Che-Guevara : « il me fascine car j'ai avec lui en commun la notion de l'engagement ». Aragon avait bien raison, la femme est l'avenir de l'homme, même à droite.
En bref
Il y a de quoi prendre un coup de chaud en entendant cette information glissée au cours d'un débat sur LCI dimanche à propos du réchauffement climatique : la nappe phréatique de la région de Catalogne est, en ce mois d'avril, à 46% de son niveau habituel. Du coup ce sont des bateaux en provenance de Marseille qui vont venir alimenter la région en eau potable. Cette fois ce n'est pas l'image de la banquise en train de fondre qui attire l'attention et Barcelone n'est pas si loin. Il est vraiment temps de prendre le problème au sérieux chez nous aussi.
Soutien
Nathalie Kosiusco Morizet a eu la vedette la semaine dernière à la suite des ses propos sur l'attitude des élus UMP et de son ministre de tutelle à son égard. Mais c'est sur le contenu de sa position que le Journal du Dimanche interrogeait les Français via un sondage. A la question : « Que pensez-vous de la position assez restrictive de NKM sur la culture des OGM ?» 78% des sondés lui apportent leur soutien. Par les temps qui courent à l'Elysée comme à Matignon, c'est plus qu'encourageant pour elle.
excellent billet pour 68 je me suis pour ma part sur mon blog penché sur ce qu’en ont fait les soixante-huitards et les conséquences pour ma génération a bientot http://www.lyonnitudes.fr