Par Philippe Dibilio

Michel Forissier, qui vient d'être réélu maire de Meyzieu et donc conseiller communautaire, est désormais secrétaire départemental de l'UMP nommé à ce poste par le patron national de la formation le désormais célèbre Patrick Devedjian. C'est à ce titre qu'il organisait sa première conférence de presse qui restera un modèle du genre.

On ne savait pas en fait s'il parlait en tant que maire de sa commune ou de leader politique, posture qui semble d'ailleurs un peu ample pour le personnage. Dans son propos, il a tout d'abord manifesté son attachement à la réalisation du Tronçon Nord de Périphérique, position louable et en totale adéquation avec son statut d'élu de l'Est lyonnais. Seulement cela n'est pas forcement du goût de ses camarades de l'Ouest de l'agglomération toujours attachés à la tranquillité de leur secteur où le mètre carré n'a pas de prix. Mais bon, sa position est plutôt courageuse. Là où il ouvre un véritable chantier politique c'est lorsqu'il s'attaque avec véhémence au projet de Grand Stade de l'OL à Décines. Certes il le fait avec des arguments tangibles tant en ce qui concerne la question des accès au site, en particulier les soirs de match, qu'en ce qui concerne les financements publics afférents au projet. Une véhémence qui le conduit à appeler les maires de l'agglomération à une véritable fronde dès lors que, selon lui, les dépenses réservées au stade amputeront d'autant leurs projets communaux. Bien sûr il y a là un vrai terrain d'opposition mais il serait plus crédible si Michel Forissier et le groupe UMP au Grand Lyon, avec l'accord de Dominique Perben toujours président départemental de l'UMP, n'avaient pas, dans le précédent mandat, laissé voter la modification du PLU permettant au Grand Stade de poursuivre sa route. Alors soit Michel Forissier fait du passé table rase et met en place une UMP combative et en opposition frontale avec Gérard Collomb, et au passage Jean-Michel Aulas, soit il devra en rabattre et découvrir les charmes de la politique.

Coincé

Celui que les prises de position de Forissier ne met pas à l'aise c'est bien François-Noël Buffet. Sénateur maire d'Oullins qui est, tout comme son collègue député et élu de la ville Michel Terrot, un partisan de la participation des élus UMP à l'exécutif du Grand Lyon. Participation qui s'est traduite par la présence de trois vice-présidents UMP dans l'équipe Collomb. Une attitude qui suppose une certaine solidarité sur les dossiers. Il est vrai que Buffet ne se fait pas d'illusions sur la solidité de cette position dans la durée. Au sein du groupe UMP du Grand Lyon, les atermoiements n'ont pas manqué quant à l'attitude à tenir. D'un côté les Cochet, Meunier ou autres élus lyonnais souhaitaient une opposition frontale, de l'autre les maires qui savent d'expérience combien ils ont besoin de la structure inter communale, ont plaidé pour une gestion consensuelle. Au terme de longs palabres, les élus UMP sont tous restés dans le même groupe et François- Noël Buffet en a pris la présidence ; sans illusion dans la durée mais au moins pourra-t-il dire qu'il n'est pas responsable d'une division qui se profile déjà à l'horizon.