Le rideau va-t-il tomber sur le Musée des Tissus ? Photo Val.fpg
Par Alain Vollerin
Le Musée des Tissus traverse une crise grave et pendant ce temps-là, le premier adjoint, en charge de la Culture, Georges Képénékian joue les inutiles soupapes. Maximilien Durand, son directeur, a-t-il une part de responsabilité ?
Sans aucun doute. Il ressemble au capitaine du Costa Concordia. On lui confie un fier édifice. Il nous rend une épave. Car, il est vrai que le Musée des Tissus ressemble à un bateau gigantesque, noyé dans la brume, et qui navigue à l’aveugle, comme un vaisseau fantôme. On organise encore des expositions. La dernière était minable, sans geste muséal. « Snobissime », Maximilien Durand avait déroulé des mètres de tissus, souvent dans des couleurs proches : un gris, un rose, un bleu, un gris, un bleu, un rose, etc… Un ennui… De quoi désespérer le plus convaincu des amateurs de nouvelles textures. L’inspiration de nos patients chercheurs, de nos créateurs est ridiculisée. Je me souviens du vénérable Jean Brochier m’expliquant ce qu’il attendait de ces avancées technologiques. Pourquoi une mise en valeur si indigente ? Pourquoi, les éclairages ne sont-ils pas plus soignés ? Maxime Durand est un adepte du sublime. C’est raté. Pendant le vernissage, ils étaient venus en pèlerinage, les héritiers et les descendants des patrons de la Fabrique qui exploitaient les canuts, sans aucune vergogne.
Oui ! Les délicates soieries lyonnaises naquirent dans le sang des ouvriers en soie.
Je n’ai rien contre l’entreprise, mais, je la déteste, lorsqu’elle est capable de s’enrichir, en minables regrattiers, sur l’énergie de générations de familles. Oui ! La Soierie lyonnaise est morte, depuis plusieurs décennies. Ce qu’il en subsiste, n’est qu’un erzatz. Ses exploitants actuels n’auraient plus les moyens de s’acheter une maison cossue à Lyon, une autre dans les monts du lyonnais, et, une superbe villa à Bandol ou, à Sanary. Oui ! Cette exposition est un simulacre. De plus, il faut traverser de sinistres corridors. La Chambre de commerce et d’Industrie est propriétaire. Son président, Emmanuel Imberton est très dépourvu, même beaucoup. Pourquoi ? L’Etat, l’irresponsable socialiste gourd, François Hollande, et, son acolyte trafiqueur de sondage, Michel Sapin, ont ponctionné dans les caisses de toutes les Chambres de commerce de France et de Navarre, de quoi alimenter les caisses d’un pays endetté, et tout proche de l’asphyxie définitive. La France ne survit que par des emprunts. Emmanuel Imberton est inquiet. Innocent, il pousse un cri de désespoir. Maintenu dans un équilibre précaire, la gestion du Musée des Tissus est devenue impossible. Il faut trouver des financements. De toute façon, il faut fermer le Musée des Tissus. Des travaux de rénovation sont absolument nécessaires. On a trop attendu. Que faisait Philippe Grillot, prédécesseur d’Emmanuel Imberton ? Il a laissé un intolérable capharnaüm semblable à des catacombes profanées. On fait appel aux bonnes volontés. Le Musée du Louvre est intéressé, mais, les discussions furent bloquées.
Il y a toujours beaucoup de monde pour les petits fours des vernissages. Mais quand il s’agit de mettre la main à la poche…
Gérard Collomb apprenant qu’une pétition de 60 000 signatures destinée à Fleur Pellerin (qui ne sera, dans quelques jours, peut-être plus ministre de la Culture dans le gouvernement en préparation) était en ligne, déclarera, pitoyablement : « Si chaque signataire donnait 100€, on aurait récupéré un peu d’argent, mais, il est plus facile de signer que de s’engager. » Comment mieux insulter ses contribuables ? Gérard Collomb est un indécrottable socialiste godillot qui dédouane l’Etat au détriment de la population. Laurent Wauquiez, nouveau président du Conseil régional, est beaucoup plus lucide. Il affirme que cette institution patrimoniale ne peut être dispersée, et encore moins achetée par des Chinois. Il engage la Région dans le futur montage économique du Musée des Tissus. Bel exemple ! Une manifestation eut lieu ces derniers jours, à la préfecture, pendant que les parties concernées se réunissaient, à l’initiative du préfet, Michel Delpuech. La Chambre de Commerce et d’Industrie ne veut plus assumer les frais de fonctionnement. Marie-Christine Labourdette, représentant le Louvre n’était plus en colère. Un autre rendez-vous est prévu dans les semaines à venir. Il faudra prendre de courageuses décisions. Le temps et les bonnes volontés ne feront pas rien dans cette affaire. Pas de place pour les trouble-fêtes. Il est urgent de s’écouter, et de s’entendre.
En attendant visitez l’exposition : Le Génie 2.0 jusqu’au 30 juin 2016
34, rue de la Charité-Lyon 2e.
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