Par Philippe Dibilio
On le sait, c'est à Lyon qu' a été « inventé » la mise à disposition de vélos au public par le biais d'un dispositif de location bon marché sous le nom de Vélo'v. Le principe est connu, l'appel d'offre de renouvellement de l'utilisation des panneaux publicitaires répandus dans la ville stipulait l'obligation pour le lauréat de mettre en place ce dispositif.
Une idée heureuse de l'équipe de Gérard Collomb qui a fait figure d'innovation en France. Evidemment la ville de Paris ne pouvait pas être en reste et a mis à son tour en place un système similaire sous le nom de Vélib. Bien sûr la presse nationale a salué cet événement laissant peu de place à l'antériorité lyonnaise. Mais bon il fallait s'y attendre. Dans les deux cas, c'est la société Decaux qui a obtenu le marché. Au bout d'un an d'expérience parisienne il apparaît que l‘afficheur connaît une bien meilleure situation à Lyon, sa ville d'origine. En effet, on constate un niveau de vols et de déprédation beaucoup plus élevé dans la capitale. Avec 3000 vélos disparus depuis un an dont certains retrouvés au Maroc ou en Roumanie, on y atteint un pourcentage de 20% sur un nombre de vélos supérieur à celui de Lyon où 12% d'engins « seulement » ont disparu. Des chiffres qui ne sont pas neutres pour Decaux puisque cela représente une perte de 840 000 euros. De plus le concessionnaire attendait de la mairie de Paris un reversement sur les abonnements et les consommations de Vélib, reversement indexé sur la qualité du service. Or, avec le nombre de stations désespérément vides et le nombre de vélos épaves sur les bornes il est peu probable qu'il en bénéficie. Une perte supplémentaire de 6 à 7 millions d'euros s'affiche donc. Bref, pour Decaux comme pour les utilisateurs Vélo'v fait mieux que Vélib.
Lointain
Gérard Collomb a accueilli avec enthousiasme le plan campus de Valérie Pécresse, pour laquelle d'ailleurs il ne tarit pas d'éloge. Interrogé lors de son talk sur Orange.fr, il en avait fait la seule bonne élève du gouvernement à ses yeux. Pourtant à y regarder de plus près, l'application du plan campus risque de traîner en longueur. En effet, il a été annoncé qu'il serait financé à hauteur de 5 milliards d'euros correspondant à la vente par l'Etat d'un paquet d'actions EDF. Premier bug, l'annonce prématurée de cette vente – on est en plein dans la méthode Sarkozy – a fait chuter l'action, du coup la vente n'a rapporté que 3,7 milliards et le gouvernement ne sait pas où trouver la différence. Deuxième bug ce ne sont pas les 3, ou 5 milliards qui seront investis, ce sont les intérêts des sommes ce qui ne fait pas la même chose selon le montant et ne correspond pas en tout cas à l'affichage financier. Un petit malin a fait le compte et affirme que c'est dans vingt ans que sera finalement investie la somme annoncée, voilà qui nous projette dans le lointain. Ramené à Lyon cela veut dire que Gérard Collomb n'aura peut-être pas autant de choses que ça à mettre dans son bilan concernant les universités.
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