Par Philippe Dibilio
De toute évidence Michel Forissier, secrétaire départemental de l'UMP n'a pas encore acquis sa licence es langue de bois ce qui, au poste qu'il occupe, peut vite devenir un handicap.
Dimanche, en effet, lors de la fête départementale de sa formation, il a déclaré tout de go : « il faut laver notre linge sale en famille ». Cette expression populaire a un sens bien établi et renvoie aussi à une pratique très prisée dans le petit monde de la bourgeoisie et ce de longue date. Mais ce week-end à Gleizé la formule a dû faire frissonner les leaders présents comme Christian Estrosi, secrétaire national, Dominique Perben ou encore le subtil politique qu'est Michel Havard. A l'heure où depuis le campus de Royan, à l'UMP un seul mot d'ordre venu d'en haut s'impose : nous sommes tous unis derrière Sarkozy, voilà qu'un secrétaire départemental avoue au contraire qu'il y a du « linge sale » à laver. Un tel pavé dans la mare a dû plomber l'ambiance de fête, de famille justement, de ce dimanche à Gleizé. Mais c'est pourtant vrai, du linge sale il y en a, sur fond de baisse des effectifs une bataille se mène en interne en vue du renouvellement du président départemental qui aura lieu en fin d'année. Le sortant, Dominique Perben, ne fait plus l'unanimité, on lui reproche sa cinglante défaite à Lyon, défaite qui conduit l'intéressé à beaucoup réfléchir sur l'opportunité de briguer un second mandat. En même temps il ne veut pas passer la main dans n'importe qu'elle condition et à n'importe qui. Les propos qu'il a tenus à la tribune de la fête étaient sans équivoque à ce sujet : « Cette élection interne doit être l'occasion de confier des responsabilités à des femmes et de hommes dynamiques et actifs sur le terrain, contrairement à d'autres. ». Voilà qui est clair et chacun se reconnaîtra. En tout cas il est évident que le seul candidat à la candidature déclaré, Philippe Cochet, ne fait pas l'unanimité dans les rangs et son ambition à accéder au poste détermine Perben à ne pas lâcher prise. D'où quelques intrigues en coulisses en vue de préparer cette élection. Mais le « linge sale » concerne aussi des questions nationales comme le financement du RSA puisque deux députés UMP du Rhône, Philippe Cochet sur TLM et Philippe Meunier par voie de presse se sont déclarés contre le mode de financement de ce dispositif. C'est ce qui a amené Christian Estrosi à déclarer dans son discours : « c'est promis, vous aurez un débat sur la question. C'est ouvert. » Après tout ça on peut toujours penser que c'est pire ailleurs.
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