Par Philippe Dibilio
Au cours d'un déjeuner improvisé avec quelques journalistes, Dominique Perben s'est livré sur son vécu de la campagne municipale perdue et sur son avenir politique. Un regard et des mots empreints d'une certaine hauteur de vue, d'une certaine classe.
C'est le cas lorsqu'il parle de ceux qui l'ont trahi et il en dénombre tant que « sans doute en cherchant bien » il trouverait quelques individus restés loyaux. « Beaucoup m'ont trahi mais je tourne la page » affirme-t-il avec une grande dignité même s'il souffre particulièrement du manquement de Michel Noir car là c'est l'amitié qui a été bafouée. Ce qui l'amène à apprécier Michel Mercier qui « ne lui avait pas promis grand chose mais il l'a fait ». On comprend mieux dès lors qu'il abandonne sans regrets la présidence départementale de l'UMP et la laisse à Philippe Cochet « qui en a tant envie ». Aujourd'hui il prend donc plaisir à effectuer son travail parlementaire qu'il découvre au bout de vingt ans car jusqu'alors il avait été dix ans ministre et dix ans député-maire (de Chalon sur Saône) ce qui ne lui avait pas permis de s'investir dans le travail législatif. Voila qui l'amène à dénoncer le cumul des mandats avec modestie : « ça peut paraître gonflé pour quelqu'un qui a été dix ans député-maire, mais je le pense vraiment ». Il s'investit également avec conviction dans la commission Balladur sur la réforme des collectivités qui, selon lui, fera des propositions percutantes qui impacteront fortement l'avenir. Bref, une confession pathétique venant d'un homme qui sort par le haut de sa lourde défaite aux élections municipales. Un panache qui dénote dans le monde politique et qui ne correspondait certainement pas au ton d'une campagne d'opposant qui se joue beaucoup plus au ras des pâquerettes et Perben a payé pour le savoir.
L'autre information émanant de ce déjeuner improvisé concerne la présidence du conseil général. Dominique Perben est favorable à ce que Michel Mercier garde cette fonction même dans l'hypothèse où il siégerait au gouvernement. Le député de Lyon est clair sur ce point et évacue ainsi toute spéculation sur son nom pour ce poste auquel il peut sur le principe prétendre en sa qualité de premier vice-président. Lucide, Perben considère que la situation politique de l'assemblée est trop incontrôlable et propose donc le statut quo. Cela ne semblait pas être l'avis de Michel Mercier qui a déjà mis quelques poulains en place et donc en concurrence. Reste à savoir si la position de Dominique Perben l'emportera balayant ainsi les espoirs des Baraduc, Da Passano et autres. Le moment venu, le contexte politique fera office de juge de paix et Mercier sera certainement prêt à faire don de sa personne si les intérêts de son camp l'exigent.
avec Perben… Opposé au cumul des mandats MAIS Michel Mercier pourrait rester président du CG du Rhône s’il devenait ministre… Il évoque tantôt des principes tantôt des situations forcément particulières… Les villes moyennes dont les maires sont parlementaires bénéficient d’idées, de pratiques qu’ils collectent auprès d’autres collègues maires et parlementaires. Le principe devrait plutôt être d’interdire le cumul quand au moins un des deux postes n’est pas soumis au scrutin direct. Les électeurs auront ainsi la possibilité eux mêmes de soutenir ou de sanctionner le cumul…