Gérard Lobietti, Odile Mattei et Roger Jaloux – Photo © Goutez Voir
Par Christian Mure et Baudoin Wisselmann
Figure emblématique des Halles de Lyon avec sa maison « Gast » à laquelle il était très attaché y consacrant toute sa vie, Gérard Lobietti est décédé à l’âge de 71 ans des suites d’un cancer foudroyant.
Créée dans les années 50 par Monsieur Gast, la charcuterie a connu les Halles des Cordeliers avant de déménager cours Lafayette. Gérard Lobietti avait intégré cette institution en 1964 à l’âge de 20 ans. Sa fidélité et son travail acharné paieront et il se verra reprendre la direction de la maison dans les années 90. L’annonce de sa disparition a suscité beaucoup d’émotion auprès des commerçants. « Il a été un modèle pour tous ses confrères et a beaucoup œuvré pour la renommée des Halles » nous assure Eric Giraud écailler et patron de « Chez Antonin », le décrivant comme un commerçant exemplaire : « Cela fait 26 ans que je suis là, monsieur Lobietti était pour moi le modèle de commerçant travailleur, soucieux de la qualité de ses produits, un perfectionniste. C’est des personnes comme lui qui ont contribué à la renommée des Halles, par son travail, son sérieux, son professionnalisme… c’est une figure des Halles qui part ».
Même son de cloche du côté de « La Mère Richard ». Très émue, Renée Richard nous a raconté à quel point elle admirait son ami Gérard : «Gérard était un ami de toujours. C’est à l’époque où elles étaient à Cordeliers que j’ai connu Gérard, c’est une très vieille amitié. C’était un homme que j’appréciais beaucoup, car passionné par son métier, qui a énormément travaillé pour acquérir la réputation qu’a la maison Gast aujourd’hui. En plus d’être un ami, nous étions également proches professionnellement car nous partagions les mêmes clients. Nous avons pu nous chamailler de temps à autres car nous avons tous les deux un caractère bien trempé, mais l’amitié finissait toujours par nous rapprocher. Je me souviendrai toujours d’un homme bon, passionné tant pour son travail que pour sa famille ».
Admiré et aimé, il entretenait de bonnes relations avec l’ensemble des boutiques ainsi qu’avec ses concurrents directs, en témoigne toute la compassion des Cellerier, père et fils : « On le connaissait très bien, sa femme, ses enfants… On était en relation de voisinage, de copinage, nos magasins étant l’un en face de l’autre. C’était un gros travailleur, qui avait l’œil vif, le regard intelligent, s’il y avait de la concurrence, si ça chauffait, ça restait amical et bon enfant ». Son meilleur ami Michel à leurs côtés, rajoute : « Je le connaissais depuis l’âge de 18 ans, il est arrivé apprenti charcutier, moi j’étais technicien. C’est quelqu’un d’extraordinaire, un énorme travailler, très généreux ».
A la charcuterie Sibilia, Marie-Noëlle Lajet est tout aussi touchée par ce départ : « C’est surtout madame Sibila qui le connaissait, moi je l’appelais monsieur, en 20 ans je ne l’ai pas vu s’arrêter de travailler, c’est plus que de l’admiration que j’ai pour lui. Il était là dès le lundi, le matin, le midi et le soir, ça me touche beaucoup, et j’irai à son enterrement… ». « Chez Léon », Michel, autre écailler nous parle d’un « travailleur comme on en fait plus » et « qu’on retiendra ça de lui ».
Nous présentons nos sincères condoléances à son épouse Christiane, sa fille Nathalie, son fils Stéphane et ses petits-enfants Clara, Inès, Raphaël et Lucas.
Ses obsèques seront célébrées jeudi 4 février 2016 à 9h45 en l’église de Saint Genis Laval
papi tu me manques ❤️