Par Saint Pothin
C'est très modestement que le président de la région Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne, organise ses assises personnelles du développement durable sur le thème "Trouvons la richesse". C'est à partir de ce lundi 19 janvier jusqu'à mercredi 21…
Il y a fort à parier qu'en ces périodes de vaches maigres, il en ressortira des directives pour que les élus de la région consomment du bio pendant leurs dispendieux déplacements à l'autre bout du monde, pour que la région s'octroie quelques labels de qualité voire qu'elle n'en déduise moult grande idées pour augmenter le coût du futur palais de la région.
Trois jours de blablatage auxquels sont attendus 2 000 personnes en attente, sûrement, de la solution miracle pour trouver de la richesse ! A la rubrique "partenaires", on retrouve les habituels : la ville, le Grand Lyon, la CCI, l'Opéra, le Sytral. Bref, rien que des institutions financées par les impôts. Où trouver la richesse ? Apparemment, ils ont la réponse… Peut-être chez les deux ou trois partenaires privés comme la CNR ou Botanic !
J'ai noté avec malice que les partenaires sont actifs. Il doit donc y en avoir des passifs, comme dans tout bon club de rencontre et d'échange !
En attendant, le développement durable de la région semble n'avoir rien en commun avec le développement durable national car Queyranne n'a même pas pris la peine d'avertir le ministère du même nom de sa contribution. Dommage, Borloo aurait pu y aller de son obole, sous l'œil énamouré de Fabienne Lévy. Au nom de la solidarité et de la recherche de la richesse, bien entendu.
Ces 5èmes assises du développement durable étonnent d'ailleurs tous ceux qui n'ont pas entendu parler des quatre premières. Rassurez-vous, elles étaient organisées ailleurs. A Angers en 2006, par exemple, sur le thème "Agir à la hauteur des enjeux". Depuis, nul ne sait s'ils y sont arrivés !
Didier Jouve, vice-président de la Région, était lyrique lorsqu'il présentait son bébé il y a quelques jours : "Il existe à la crise totale une sortie par le haut, on en connaît les possibles, certains ont commencé, c'est faisable. Et c'est pour cela que ces assises sont debout." Il poursuit, je ne m'en lasse pas, remerciant les participants "d'être ici, dans la même barque, à défendre la même plate-forme. Ce ne sera pas une galère, mais j'y compte bien, un solide navire mettant le cap sur la bonne espérance !" Petite larme d'émotion.
On se console simplement sachant que ces très chics assises n'auront aucune incidence sur le développement durable, y compris dans le programme de la Région à l'exception de quelques lignes budgétaires supplémentaires. Le terme "assise", d'ailleurs, n'engagera pas grand monde à se bouger le fondement. Si, un seul point notable : pour une fois, ce n'est pas le palais des congrès qui accueillera cette gamberge durable mais des lieux plus inhabituels comme La Plateforme, la chapelle de la Trinité ou l'Opéra. Peut-être pour punir Olivier Ginon d'avoir participé au très peu "développement durable" rallye Paris-Dakar. Il n'y a d'ailleurs, lui non plus, pas trouvé la richesse !
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