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Par Morgan Couturier
Le nouvel accident enregistré mercredi dernier, à l’angle du cours Vitton et de la rue Garibaldi, un mois jour pour jour après le décès de la jeune Anne-Laure Moreno, a ravivé le débat de la sécurisation de ces deux axes. Pascal Blache a enfin rencontré Gérard Collomb, lequel promet un certain nombre d’engagements.
Un choc violent. Comme pour rappeler l’effroi du mois dernier, lorsque Anne-Laure, 28 ans, perdait la vie, percutée de plein fouet par un véhicule dont s’étaient ensuite extraits Mohamed A. et Saad S.* Alors forcément, l’accident de mercredi dernier a laissé des traces, autant morales que matérielles. En cause, des circonstances relativement proches du drame du mois dernier, à savoir un feu grillé. Si cette fois, le véhicule carambolé n’a occasionné aucune blessure, le couperet n’est une fois n’est pas coutume, pas passer loin, l’une des voitures terminant sa course sur le trottoir. Des faits qui interpellent la mairie du 6e, consciente du caractère accidentogène de ces deux axes. Seulement, Pascal Blache et son équipe se heurtait jusqu’à présent, au silence de la ville de Lyon, à laquelle il a demandé la réfection du cours Vitton et la mise en place de deux radars feu sur les deux axes incriminés. « Aujourd’hui, Gérard Collomb n’est plus à Lyon », fulmine Pascal Blache, par la voix de Damien Gouy-Perret. Au directeur de cabinet d’enchaîner : « Il fait la campagne d’Emmanuel Macron. A-t-il été élu pour gérer sa campagne ? C’est à se demander s’il y a encore un pilote dans l’avion ! ». Une colère exacerbée par la promesse – de longue date et non tenue jusqu’alors – d’une visite du sénateur-maire sur les lieux de l’accident, pour observer les maux de ce quartier.
A quand une onde verte à 50 km/h ?
Le déplacement de Gérard Collomb est finalement intervenu ce mercredi 30 novembre. À peine revenu de son périple au Vatican, le président de la Métropole a pris le temps d’écouter le père de la victime Eric Moreno, notamment sur la volonté de ce dernier de modifier la loi sur les homicides involontaires inhérents à la délinquance routière, suivant les principes de la proposition de loi effectuée le 17 avril 2013 par le député Darmiann. Cette dernière vise ainsi à criminaliser les auteurs d’infractions de ce type, en cas de cumul de trois circonstances aggravantes (feu rouge grillé, excès de vitesse, ivresse, prise de stupéfiants, délit de fuite ou conduite sans permis). « On souhaite que cette proposition de loi soit remise au goût du jour par les députés, à l’assemblée nationale », martèle de son côté Damien Gouy-Perret. Cette mesure drastique entrainerait de facto une condamnation allant jusqu’à 30 ans d’emprisonnement. Au cours de sa visite, Gérard Collomb a annoncé un certain nombre d’aménagements, lesquels devraient être rapidement concrétisés. Signe fort, la mairie du 6e devrait voir son souhait de radars feux concrétisé, le préfet Michel Delpuech validant cette initiative. À cela, il serait sans doute utile de créer une véritable onde verte avec feux synchronisés à 50 km/heure depuis le boulevard Stalingrad jusqu’à la place Lyautey, ce qui empêcherait les automobilistes d’accélérer entre les feux. Ces dispositions qui ne manqueront pas d’être commentées, ce samedi 3 décembre, à partir de 14 heures, lors d’une marche blanche organisée à l’angle du cours Vitton et du boulevard des Brotteaux jusqu’à la place Kléber.
*Le Progrès du 29 novembre 2016
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