Par Morgan Couturier
Personnage extravagant et sympathique, Louis Nicollin est décédé ce jeudi 29 juin 2017, des suites d’un malaise cardiaque. Le PDG du groupe Nicollin fêtait ses 74 ans dans un restaurant nîmois. Une bien triste nouvelle pour Saint-Fons et le monde du foot.
La nouvelle a glacé le sang. Aussi inattendue que certaines de ses élocutions, la mort de Louis Nicollin a provoqué un profond émoi dans le monde du foot, où sa franchise et son franc-parler avaient conquis le public et du côté de Saint-Fons, où le Valentinois dirigeait la société familiale, spécialisée dans la propreté et la collecte d’ordures ménagères. Dans sa Paillade d’adoption, où son père Marcel l’avait envoyé en 1967, le président de Montpellier Hérault Sport Club (depuis 1974) se faisait remarquer , dans son style caractéristique, par ses joutes verbales, et certains dérapages, comme cette incartade mémorable avec Benoit Pedretti. Malgré cette facette caractérielle, il était devenu un personnage emblématique du championnat de France, où il n’avait pas que des amis. À Lyon, Jean-Michel Aulas le portait lui, en haute estime. Attristé, ce dernier a même imaginé un énième « farce » de son homologue. Il n’en est rien. « Pour moi, c’est plus que la perte d’un ami, d’un collègue… C’est celle d’un homme assez exceptionnel. Il avait une vision que le foot lui a permis d’exprimer et il était aussi un grand chef d’entreprise », s’est-t-il confessé dans les colonnes du journal l’Equipe.
Louis Nicollin se signalait par ailleurs par sa gestion du groupe du même nom, petit commerce de négoce de charbon devenu par la force des choses, le troisième groupe français de gestion des déchets (4500 salariés pour 300 M€ de CA). Au point de figurer parmi les 500 premières fortunes professionnelles de France. Epris de son club, Louis Nicollin gardait pour autant un œil malicieux du côté du Rhône. Si sa crête orange et bleu restera gravée à jamais du côté de Montpellier, en témoigne la décision de baptiser la future enceinte héraultaise en l’honneur du défunt président, ce dernier n’en restait pas moins un fervent pensionnaire du stade Gerland. Adolescent, il allait scruter les performances de l’OL. Avant de se détourner en fin gourmet, vers les restaurants Paul Bocuse. Cruel destin, c’est dans un restaurant du Gard, que ce passionné de sports a succombé à un malaise cardiaque, le jour de son anniversaire. Il fêtait ses 74 ans.
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