Par Morgan Couturier
L’inauguration du Matmut Stadium de Gerland a signifié la reprise des affaires courantes pour les politiques lyonnais. Une sortie où Gérard Collomb et Laurent Wauquiez se sont particulièrement illustrés.
Ils sont arrivés de concert, Laurent Wauquiez dans les pas de Gérard Collomb, lui-même escorté par ses successeurs, le maire Georges Képénékian et son homologue de la Métropole, David Kimelfeld. Pour ne plus se lâcher de l’avant-match, quitte à ce que leur prise de paroles laisse entrevoir une discrète passe d’armes. On n’en est pas encore à faire la promotion du combat du siècle, à faire pâlir de jalousie la T-Mobile Arena de Las Vegas, mais des paroles aux actes, le président de la Région semble pleinement animé par sa mission d’opposition. Micro en main, Laurent Wauquiez a posé les bases. Sa stratégie, l’attaque au corps, avec des salutations pour le moins sarcastiques. « Gérard Collomb, notre miniiiistre d’Etat », formulé avec une certaine exagération des syllabes, ont lancé les hostilités. « Il y a un gros problème dans cette promotion gouvernementale, c’est qu’on prend trois discours au lieu d’un, a-t-il poursuivi sur un ton plus humoristique. Pour les inaugurations, ça va nous poser un sérieux problème (rires) ». Chercherait-il à chasser l’ancien maître de la ville ? On n’ira pas jusque là, mais au lendemain de l’officialisation de sa candidature à la présidence des Républicains, Laurent Wauquiez était d’humeur taquine. Sauf qu’entre Rhône et Saône, le successeur annoncé de Nicolas Sarkozy n’est pas encore prophète en son pays. Copieusement sifflé par le public à l’annonce de sa présence, il a mesuré l’écart de popularité le séparant de Gérard Collomb, alors que dans le même temps, ce dernier eut droit à sa dose d’applaudissements.
Un nouveau partenariat entre le LOU et la Région
Une impopularité à mettre au crédit de son amour non dissimulé pour les Jaunes et Bleus de l’ASM Clermont Auvergne ? Ou les conséquences de sa ligne politique ? L’ancien député de Haute Loire qui n’était pas venu les mains vides essaye pourtant de faire bouger les lignes. En témoigne sa volonté de finaliser un « très grand partenariat avec le LOU, ce qui fera de la région Aura, le premier partenaire public de l’infrastructure ». Et Gérard Collomb dans cette histoire ? À l’expérience, dans un style semblable au millionnaire Floyd Mayweather, il est resté sur la défensive, lâchant quelques phrases lourdes de sens, que l’on peut facilement rapporté à sa propre personne. En premier lieu, sa vision de Tony Garnier. « Être dans l’anticipation, cela mène parfois à l’incompréhension. Les innovateurs connaissent dans un premier temps des difficultés. Mais c’est lors de la concrétisation des projets que l’on peut juger ». Habile orateur, on ne peut s’empêcher d’y dénicher une quelconque référence au projet En Marche. Avant le coup de grâce : « il vaut mieux commencer sous les critiques et si possible, terminer sous quelques applaudissements discrets ». La prophétie est lancée. Laurent Wauquiez a beau adoré les victoires lyonnaises sur le sol parisien, c’est bien le Parisien qui semble avoir décroché aux points ce premier round.
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