Par Céline Cros
C'est au « Passage », non loin de l'Hôtel de Ville, que Dominique Perben a annoncé le 15 novembre dernier son alliance avec les fidèles de Charles Millon. A ses côtés étaient présents le député Michel Havard, ainsi que les élus millonistes Amaury Nardone et Denis Broliquier.
Autant dire, le lieu était bien choisi. Le Passage est un lieu emblématique de la lyonnitude, un des restaurants les plus cités par les personnalités lyonnaises dans notre Circuit VIP. Au premier étage, enfin réunis à la même table deux patrons de l'UMP et deux représentants du camp milloniste. « A présent, à Lyon la droite est unie » déclare Dominique Perben, « vingt ans qu'on attendait ça ! ». L'ancien ministre se dit « têtu, laborieux mais heureux ». En effet il souhaitait ce rapprochement depuis plusieurs années, cette alliance est à ses yeux un vrai bonheur. « C'est une nouvelle phase de la campagne » qui s'amorce » se réjouit-il avant de passer la parole à Amaury Nardone. D'emblée, l'avocat abolit tout suspicion en annonçant que Charles Millon ne sera pas candidat aux municipales, et de faire allégeance à Doumé : « Il n'y a plus qu'un chef de file pour la droite à Lyon, c'est Dominique Perben ». Et de préciser tout de même que Charly est loin de se désintéresser de la vie politique de la ville, mais disons que ses champs d'interventions ne sont plus les mêmes. Il est nécessaire de modifier au sein de Lyon les personnalités politiques. « Il faut proposer de nouvelles têtes ». C'est vrai… Outre Mr Perben, les autres côtoient seulement la quarantaine. L'objectif ultime est l'alternance, justement, en additionnant les forces de la droite et du centre, l'obstacle aux socialistes est plus grand. « Notre objectif clair est que la liste de droite fasse en mars prochain, comme Nicolas Sarkozy en mai dernier, 53% ».
« J'ai subi la discrimination dans mon arrondissement ! ». Là aussi les mots de Denis Broliqiuer, maire du 2ème arrondissement ne sont pas choisis au hasard. La ville de Lyon « a connu une gestion centralisée auquel il faut mettre fin ». La complicité du clan UMP et UPL s'affiche au grand jour : discours élogieux quelque peu surréaliste de l'un à l'égard de l'autre. « Michel Havard est un vrai bon. (…) Je vais m'arrêter là, je vais finir par le faire rougir ». Quant à Dominique Perben, « il a été ouvert au dialogue, c'est cette qualité qui fait que nous sommes à la même table ». Limite too much. Nul besoin d'être un fin observateur pour faire la différence entre un mariage de raison et un mariage d'amour. Toujours est-il que cette nouvelle dynamique, à quatre mois des élections, rend l'alternance possible. « De plus, les militants sont prêts à engager un combat, ça va déménager ! » assure Denis Broliquier. L'accord entre les deux parties s'inscrit dans « un projet commun ». Néanmoins, il n'y aura pas de fusion des groupes UMP et UPL au Grand Lyon et au conseil municipal. Enfin, le chef des troupes reprend la parole en insistant sur sa « logique de résultat ». Les socialistes « ont entraîné la ville de Lyon dans un déficit social énorme ». A eux de redresser la situation… Il ne manque pas de pointer les désaccords au sein du camp opposé « Les tensions Braillard-Collomb, on les ressent physiquement ». (sic) Dominique Perben soutient de ne pas avoir terminé sa quête d'alliance. Effectivement, il ajoute qu'il est toujours en dialogue avec Michel Mercier, président Rhône-Alpes de l'UDF-MoDem. Les mois à venir nous prévoient-ils encore des surprises ? C'est Gégé qui ne va pas être content…
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