Par Morgan Couturier
Au fil des générations, un dénominateur commun s’affirme au sein de la famille Bremens : l’équitation. Après Dominique, sa fille Aurélie entretient auprès de ses filles une passion plus imprégnée que jamais.
L’hymne est à la joie, sur les hauteurs d’Anneyron, petite bourgade de 4000 habitants perchée dans la Drôme. La nature dressée au firmament, la famille Bremens retrouve la quiétude de leur tour du monde, effectué de cela un an. La liberté a du bon, alors une fois goûtée, il devient ardu de s’en passer. À pareil tableau, Aurélie Bremens a choisi d’y joindre des chevaux, incarnations de cette passion familiale insufflée par son père, Dominique, notaire réputé sur la place lyonnaise. « Même en voyage, on a acheté cette maison parce que l’on voulait avoir des chevaux, des points d’eau et des champs clôturés », dévoile l’ancienne psychologue.
Un souhait formulé par-delà les océans, que la famille met à profit aujourd’hui sur cinq hectares de terrain, partagés entre les bassins, la bambouseraie et ces prés où s’épanouissent Vroum, jeune poney de 9 ans et Kerguelen d’Urfé, étalon de 19 ans rompu aux exercices de dressage. L’amour est dans le pré. Littéralement, pour Faustine, Rose, Bertille et la petite Zélie. « Mon idée, c’est vraiment de pouvoir transmettre cette passion à mes filles, dans un cadre qui leur permet de monter et de s’illustrer », poursuit Aurélie.
Laquelle revit à travers ses instants, une part d’enfance choyée par son père, au centre équestre du Findez, à Francheville. « Quand j’ai eu mes enfants, je les ai mis très tôt sur un poney. Aurélie a progressé rapidement. Marie-Clémence aussi. Guillaume n’aurait fait que ça. Mais quand on progresse trop vite, il nous faut un cheval à soi », soutient Dominique Bremens.
École le matin, équitation l’après-midi
Alors le notaire est parti en quête d’Uredo, cheval très apprécié au sein de l’escadron de Saumur, camp de base de la famille, à l’époque où celle-ci se signalait sur les épreuves de concours complet. « On partageait une passion tous ensemble », se souvient la figure paternelle, lui-même atteint par ce virus équestre, attrapé à l’âge de 13 ans, chez les militaires du quartier Général-Frère.
« On faisait les concours le week-end, en équipe. On a adoré ». Mais même en équitation, rien n’est tout beau ni tout rose. Dominique Bremens en sait quelque chose. « Le cheval, il faut qu’il soit soumis », revendique-t-il. Alors comme dans un couple, lorsque l’un des protagonistes s’emballe, la fracture devient irrémédiable et douloureuse. Comme ce tibia, réduit en pièce sous le poids d’un chandelier, après une folie de Calypso, l’autre protégée du Lyonnais. « J’ai été placé dans le coma, j’ai marché avec des béquilles pendant un an », se remémore-t-il. Une frayeur de plus au cœur d’une fascination sans faille, seulement perturbée par l’éducation de ses enfants.
Un parti-pris que n’a pas suivi Aurélie, convaincue du bien fondé d’une telle pratique. Cours à domicile le matin, équitation l’après-midi, la famille y trouve son compte. Y compris Bastien, le mari, séduit par ces forces de la nature. « On en rêvait ensemble », affirme Aurélie. Et puisque la fille ainée, Faustine, projette d’y consacrer son temps sur le marché de l’emploi, il est impossible que le récit prenne fin. Les plus belles histoires sont celles qui durent.
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