Par Philippe Dibilio
Si la dernière séance du Conseil général avant l'été a été animée, elle a aussi été marquée par le grand silence de Dominique Perben, 1er vice-président de l'assemblée et surtout ex ministre des transports. Et pourtant c'est un dossier dans lequel il a largement été investi qui a alimenté le débat.
Les conseillers généraux, en effet, ont manifesté leur refus d'entériner la DUP concernant le tracé et la réalisation de l'autoroute A45 qui doit relier Lyon à Saint-Etienne. On le sait Michel Mercier, président du Conseil général et son groupe centriste mais aussi les groupes de gauche s'opposent à cette réalisation que soutient Dominique Perben. Dans le droit fil de cette position, Jean-Luc Da Passano, au nom des centristes, a proposé que soit adoptée une motion pour argumenter ce refus, une balle reprise au bond par Bernard Rivalta pour le PS. Bien que défavorable au projet, Michel Mercier a fait avorter la motion qui aurait à son goût trop isolé les élus UMP et leur chef de file Dominique Perben. Mais l'opposition d'une majorité de conseillers généraux demeure et s'exprimera sous d'autres formes en septembre. Et durant ce long débat, Perben est resté muet affichant un sourire « mi narquois, mi niais » pour reprendre l'expression d'un participant. Voilà qui paraît bien étrange de la part d'un homme politique qui, la semaine précédente, annonçait son retour dans l'arène lyonnaise. Décidément l'ancien candidat à la mairie de Lyon a du mal a s'inscrire dans le débat politique local. Certes il s'est, hors séance, attaqué à Gérard Collomb sur l'éternel thème de l'immobilisme à propos de la mise en route du dossier du Tronçon Nord du Périphérique. Un positionnement pas très convaincant et surtout peu combatif. Sur ce point Michel Mercier a clairement annoncé qu'il était prêt à participer à hauteur de 50% du financement de l'opération sous réserve que soit soldé le différent financier avec le Grand Lyon (l'autre financeur) sur le solde du transfert de la gestion des pompiers du Grand Lyon au Département. Une histoire digne de Clochemerle qui bloque les relations entre les deux institutions pour une somme qui, à l'échelle du budget de la communauté urbaine, paraît dérisoire. Mais il y a là une histoire d'hommes entre les deux directeurs généraux et dans ce cas ce n'est pas celui du Grand Lyon qui manifeste le plus de pertinence politique.
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