Un Bernard pour deux ambiances…

12 novembre, 2008 | DERNIERE MINUTE | 0 commentaires

1 Par Ségolène Dord

 

Le Secrétaire d'Etat chargé des Sports, Bernard Laporte a consacré une journée aux sportifs lyonnais. Après une matinée chargée, il s'est rendu à l'inauguration officielle du nouveau Centre de formation de l'OL et à l'inauguration de la piscine Isabelle Jouffroy à Caluire. Deux moments forts en émotions, deux styles différents.

 

2 Première étape: le fameux Centre de Formation de l'Olympique Lyonnais… à Gerland. L'ambiance est détendue, une foule de journalistes attend Bernard Laporte comme le messie. Le ministre arrive tout sourire, l'air désinvolte. Une chose est sure, il fait confiance aux membres du GPHPP et surtout à cette bombe blonde qui prête à dégainer veille à sa sécurité. L'arrivée des joueurs elle, sème le trouble chez nos confrères qui, tels des enfants indisciplinés, sont en moins de deux, totalement ingérables. Le début des discours commence et les ramène à la raison. En effet, les photos n'ont plus d'importance tant les anecdotes et lapsus de nos élus doivent être relevés.

 

3 Première bourde de Jean-Michel Aulas qui en tant que Président de l'Olympique Lyonnais ouvre le bal des réjouissances. Le football ça le connaît, le protocole, rien n'est moins sûr… Dès le début, il est difficile pour chacun de savoir qui est là et qui fait quoi… passons ! Après avoir rappelé les performances de l'OL la veille (contre Bucarest) et pour rassurer chacun de la réelle nécessité de ce Centre de Formation qui s'étend sur trois hectares et qui a tout de même coûté «dix millions de Francs» dixit lui même, il rappelle les vraies valeurs du football français et notamment de son stade. «La formation est le prolongement d'une politique élitiste dont le but est d'avoir des résultats», cette phrase pour nous convaincre devra bien évidemment être appuyée des quelques faits d'armes de l'OL.

 

4 Jean-Jack Queyranne sûrement mal à l'aise d'être à droite d'un ministre sarkozyste  justifie sa présence par un cours de décentralisation digne d'un professeur de Droit. Gaston Defferre avait-il pensé aussi loin en 1982 ? Nous en doutons mais il faut bien justifier ces aides budgétaires auprès du contribuable lyonnais. Il insiste lourdement sur le taux de réussite des footballeurs au Baccalauréat, qui sera d'ailleurs repris par Bernard Laporte, tous les deux en phase avec Pierre de Coubertin «Un homme inintelligent ou simplement lent dans sa compréhension ne deviendra jamais un bon footballeur». La palme de la citation est donnée cet après-midi à Thierry Braillard, représentant Gérard Collomb, qui ose tout de même un « Le joueur de foot professionnel est l'arbre qui cache une forêt », vous l'aurez compris : une manière bien à lui de remercier toutes les personnes qui contribuent de près ou de loin à la formation des joueurs.

 

5 Sûr qu'aucun représentant de la droite lyonnaise n'interviendrait pendant la cérémonie, il n'hésite pas à tacler l'opposition municipale puis lance : « Il n'y a pas de fin et toujours des moyens supplémentaires que je suis prêt à donner… » A bon entendeur ! Malheureusement pour lui, le ministre veille, derrière l'ancien sportif, sommeille un politicien avant tout. Sa stature lui permet de bousculer le protocole.  Comme si de rien n'était, il propose donc à Michel Havard de prendre la parole… Entrée inopinée d'un second joueur sur le ring. Sourire ultra bright, œil rieur comme à son habitude, le député UMP remet l'adjoint, livide, bien à sa place : « Il ne faut pas tirer de conclusions avant d'en avoir discuté »… Un partout, la balle au centre. Le match sera remporté de justesse par Havard qui termine son discours en taclant Braillard qui a déjà viré au vert.

 

6 Le stade est chaud, c'est donc parti pour le show: Bernard Laporte, plus que relax et sourire en coin commence son discours. En face des joueurs de l'OL, il ose un « je me souviens quand je regardais les matchs de St Etienne » Murmures réprobateurs, mais impossible de lui en tenir rigueur, son accent tarnais lui fait de toute façon perdre un soupçon de crédibilité. Après avoir salué les belles perf' de l'OL, il félicite Karim Benzéma, chouchou de tous ces messieurs. La visite commence pour les invités, les hirondelles ou pique-assiettes se ruent au buffet. Ca a du bon la séparation des pouvoirs dans notre bonne vieille société française. Nous apercevons Denis Broliquier qui, frustré d'être relégué loin de l'estrade, profite de la présence de la caméra pendant la visite pour se montrer. Opération image réussie puisque l'on ne voit que lui… Bravo Denis ! Bernard Laporte s'éclipse après avoir faussé compagnie aux journalistes qui souhaitaient l'entendre sur le Grand Stade…

 

7 Deuxième étape: Caluire… Avant de commencer la narration, nous faisons une proposition à Bernard Laporte : «La rédaction Lyonpeople vous propose ses services taxis pour vos prochaines étapes à Lyon, ce qui vous évitera de vous retrouver dans tous les bouchons de la création et de vous faire klaxonner par deux journalistes insolents». Dans une ambiance beaucoup plus officielle, écharpe bleu blanc rouge, personnes badgées, élus alignés en rang d'oignions… nous retrouvons un Philippe Cochet un brin stressé. Au garde à vous sur le trottoir, il attend son Bernard.

 

8 Après une ribambelle de poignée de mains échangées avec tous les conseillers  municipaux, la visite peut commencer. Première étape, le Conseil Municipal Jeune dévoile la plaque au rythme de l'orchestre… local nous l'imaginons. Le cortège déambule dans la piscine. Les badauds sont nombreux, les blagues fusent dans le public: « Je ne savais pas qu'il y avait autant de monde à la piscine en hiver » bref l'ambiance bat son plein. Tout est organisé pour montrer au mieux les différentes installations: cours d'aquagym qui s'arrête dès que Bernard Laporte est passé, toit panoramique qui s'ouvre et le Secrétaire d'Etat qui lui «se caille»… Mais même dans cette ambiance bon enfant, Bernard n'oublie pas son rôle politique en allant saluer un seul spectateur : une personne en fauteuil roulant.

 

9 Toujours en musique, la cérémonie va commencer. Philippe Cochet présente sa piscine un peu comme une invitation au voyage du type: « Caluire, sa piscine, son paysage… vous attendent tous les jours dans leurs espaces remise en forme et détente. 1660 mètres carrés à votre disposition pour une grande satisfaction.» Non loin de nous moquer du projet, nous l'admirons. Une petite note d'émotion vient troubler tous les Caluirards, l'hommage à Isabelle Jouffroy qui a porté ce projet. Tous les quinquas assis au bord de la piscine sont émus aux larmes. Après le représentant de Michel Mercier, Bernard Laporte prend la parole et nous avoue qu'il s'est cru un petit peu au pays basque. Il répond aux pics de Philippe Cochet sur les aides de l'Etat pour la promotion de la pratique du sport. Non loin de se braquer, il semble près à discuter. Le mythe des Bronzés s'écroule: le plus gros défaut de Bernard n'est pas d'être égoïste !

 

 

 

 

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