Photo © Fabrice Schiff

Par Marjorie Auer

Le code a changé. Il s'agit du nouveau film de Danièle Thompson, venue le défendre en compagnie des acteurs Patrick Bruel et Christopher Thompson. La Cour des Loges a été le théâtre d'une véritable leçon de dissertation sur le thème du mensonge et du paraître en ce mardi 20 janvier. Le film est déjà disponible en salle.

Arrivée à la salle de conférence de la Cour des Loges, dans le 5^e arrondissement. Le casting du film ne comporte pas moins de 11 acteurs français, parmi les plus connus : Karine Viard, le désormais millionnaire Dany Boon, Marina Foïs, Emmanuelle Seigner, Pierre Arditi… Face aux journalistes, la réalisatrice Danièle Thompson, et les acteurs Patriiiiiick Bruel et Christopher Thompson tiennent le haut de l'affiche. S'installe un jeu de questions-réponses pendant près d'une heure, avec quelques envolées lyriques des deux acteurs. « Le code a changé », c'est l'histoire de ML et Piotr, un couple en pleine préparation d'un dîner. Elle est avocate dans les affaires de divorce, tandis qu'il est au chômage depuis peu. Au menu, une véritable salade macédoine : leurs amis Alain et Mélanie, cancérologue et gynécologue, la sœur de ML, Juliette, et son compagnon plus âgé de 30 ans, le futur collaborateur de ML et sa femme Sarah, deux célibataires, Jean-Louis, le cuisiniste et Manuela, la professeur de flamenco de ML, et un intrus, le père de ML et Juliette, dont cette dernière ne veut plus entendre parler. Amis, membres de la famille, amis d'amis… une belle brochette de personnages jouant à un jeu dangereux autour de la table : celui du paraître et du politiquement correct, alors qu'ils n'en pensent pas moins. Cachotteries, mensonges, tromperies, secrets sont au fur et à mesure dévoilés, la faute aux provocations et aux gaffes des différents convives s'en donnant à cœur joie.

Une véritable comédie douce-amère, qui ne peut laisser indifférent : ‘‘On a tous des souvenirs de dîners ennuyeux'', explique Danièle Thompson. Il s'agit de son 4ème film, qui poursuit dans le même registre que ses précédentes réalisations « La bûche », « Décalage horaire » et « Fauteuils d'orchestre ». Christopher Thompson confirme : ‘‘Il y a des situations et des répliques qu'on peut retrouver lors d'un dîner''. Le repas joue sur les retournements de situation compromettant : au fil des minutes, le vernis social disparaît, et laisse place à des vérités dérangeantes. « Le code a changé » fait-il pour autant l'apologie du mensonge ? ‘‘Je crois que le mensonge est indispensable'', répond Danièle Thompson. ‘‘Tant qu'on ment, on protège l'autre, même si c'est à ses risques et périls. Qu'est-ce que la loyauté ? Qu'est-ce que la trahison et l'amour ?''. Coup d'œil rapide du côté Patrick Bruel et éclat de rire de la réalisatrice : ‘‘On est parti pour toute la soirée !''. Mais Christopher Thompson semble d'humeur à disserter : ‘‘Si tout le monde se disait la vérité tout le temps, ça serait horrible. Le mensonge permet aux hommes de vivre ensemble''. Concernant le tournage, Patrick Bruel ne tarit pas d'éloge à l'égard de l'équipe : ‘‘On est resté quatre semaines. Tous les jours j'étais content d'aller à ce dîner, même si on mangeait la même chose !''. Il avoue cependant que  ‘‘c'était la première fois que j'avais le trac au cinéma. Il fallait passer le rideau de ces 10 acteurs, et j'appréhendais ce moment, même si tout le monde était bienveillant avec tout le monde''. Christopher Thompson, en bon philosophe, conclut la conférence de presse : ‘‘Un dîner, c'est comme un casting : on voit qui va avec qui''.