SOS Chrétiens d’Orient. La triste reculade de Laurent Wauquiez

1 octobre, 2019 | POLITIQUE | 0 commentaires

Par Gérard Angel

Depuis son élection, Laurent Wauquiez a engagé la Région dans des actions de solidarité avec les Chrétiens d’Orient. Un plan prévoyant une aide de 350 000 euros a d’ailleurs été voté.

Lui-même s’est rendu en Irak au printemps de l’année dernière pour afficher son soutien à ces populations martyrisées. Le projet de financer certaines actions de SOS Chrétiens d’Orient s’inscrivait donc parfaitement dans cette optique ; cette ONG est très active en Irak, au Liban, en Jordanie, en Egypte et en Syrie. Pour ce dernier pays, elle est même association présente. En juin dernier déjà, la gauche a poussé des cris d’orfraie en découvrant que la Région s’apprêtait à financer SOS Chrétiens d’Orient.

Socialistes, communistes et écologistes ne s’émeuvent guère quand ils croisent un militant qui fut autrefois un activiste d’extrême gauche. Ou même un ancien Premier ministre ayant milité au sein de la très trotskiste OCI (Organisation communiste internationaliste). Cette fois, aucun droit à l’oubli pour cette association dont plusieurs responsables sont issus de l’extrême-droite. (…) Laurent Wauquiez avait alors jugé prudent de retirer le dossier attribuant une subvention de 22 000 euros à SOS Chrétiens d’Orient. On pouvait alors mettre cet attentisme sur le compte d’un souci de mieux s’informer.

Quand le dossier est à nouveau inscrit à l’ordre du jour de la commission du 13 septembre dernier, il est légitime de penser que la Région est pleinement renseignée.

Elle l’est d’autant plus que le premier vice-président Etienne Blanc s’est rendu en Irak avant l’été où il a pu rencontrer les associations humanitaires (dont SOS Chrétiens d’Orient) réunies sur place par l’Ambassade de France. D’où la surprise et le désarroi du vice-président Philippe Meunier, quand, au dernier moment Wauquiez fait à nouveau machine arrière toute. Il est vrai que la gauche s’était encore déchaînée. Une mention pour le patron du groupe socialiste Jean-François Debat qui accuse alors Wauquiez de « faire de la région un laboratoire politique d’une droite dure et identitaire ».

Voilà qui ne manque pas de faire sourire quand on se souvient que, sur le même sujet, la camarade socialiste Farida Boudaoud n’a pas hésité avant l’été à décerner un brevet de bonne conduite à cette association en saluant le travail « super » que font ses jeunes sur place. L’entourage de l’ancien patron de LR a beau dire qu’il n’a pas cédé aux injonctions des socialistes, l’explication ne tient pas la route une seconde. Dans un communiqué, le cabinet de Wauquiez explique qu’il « est apparu à l’été que cette association avait eu des liens politiques avec des personnalités extrémistes issues de mouvements identitaires ».

Personne ne nous fera croire qu’il était le seul à l’ignorer. Quant aux « réserves sur l’efficacité de l’action » de cette association qu’aurait émis le ministère des Affaires étrangères, on est en droit de se demander pourquoi Wauquiez ne s’était pas renseigné avant. L’ONG n’a pas manqué de réagir à son tour ; elle « s’étonne de ces propos qui ne correspondent pas aux retours fait tant par l’ambassade de France en Irak, le consulat général de France à Erbil, que le centre de crise et de soutien du ministère des Affaires étrangères ».

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/marco" target="_self">Marco Polisson</a>

Marco Polisson

Rédacteur en chef
Co-fondateur du magazine.
En charge de la rédaction et responsable des partenariats.
Délégué à la protection des données RGPD

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