Par Morgan Couturier
En initiant officiellement sa campagne municipale au Vieux Megève, place de la Résistance, Marc Béchet a souhaité marquer les esprits, alors que selon lui, la commune « va dans le mur ».
Un défi de taille attend l’ancien directeur de l’Office du Tourisme. Le voilà en… marche, auréolé d’une « addition de personnalités qui savent s’apprécier et s’écouter ». « Nous Megève », tel est l’intitulé de sa liste qui ambitionne « rassembler les Mégevans qui veulent retrouver l’âme de leur village ». « Megève doit reprendre son statut de commune leader en montagne », soutient-il. Un joli pied de nez à ceux qui lui reprochent ses origines clusiennes. « Je pense avoir sauvé l’abattoir, qui est essentiel à l’activité agricole de Megève. Mon domicile principal est ici et j’ai donné pas mal de gages de connaissances du village », rétorque-t-il.
Une expérience particulièrement enrichissante pour le créateur de France Play qui nie nourrir des ambitions parlementaires. « Je ne m’interdis pas, en revanche, d’être conseiller départemental pour activer un certain nombre de leviers, car Megève est sorti des structures qui permettent de peser », précise-t-il. Une pique envers l’équipe de Catherine Jullien-Brèches qu’il accuse de faire fuir la population, Megève perdant près de 90 habitants chaque année depuis 1980. « La commune va dans le mur mais on continue d’accélérer. Désormais, tout est béton. Ici, on fait plus du tourisme, on fait de l’immobilier. Les Mégevans n’ont plus de vie locale dans le village », soutient-il.
« Ce n’est pas moi qui ai vendu le domaine skiable pour le prix d’un télésiège ! »
Pour redonner de l’attractivité à Megève, Marc Béchet ne manque pas d’idées : le développement d’un incubateur, d’un lycée international ou d’une halle alimentaire établie dans l’ancien casino. Reste que pour conquérir le fauteuil de maire, le référent LREM de Haute Savoie devra lutter avec un déficit de notoriété mis en exergue par le sondage de l’institut Opinions en Régions pour Megève People.
Ses adversaires ne manquent pas de rappeler non plus le parachute de 250 000 euros obtenu à son départ du Comité Régional du Tourisme en 2017 ou encore la menace d’un conflit d’intérêts avec la Compagnie du Mont-Blanc, gestionnaire des remontées mécaniques sur Megève et premier client de sa société France Play. « Ce n’est pas moi qui ai vendu le domaine skiable pour le prix d’un télésiège ! Mais nous sommes convenus d’arrêter notre convention de coédition en cas d’élection », avance le quinquagénaire.
De quoi sérieusement concurrencer la maire sortante Catherine Jullien-Brèches ? Réponse le 15 mars prochain !
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