Par François-Jean Tixier
En égalisant à un quart d'heure de la fin contre le Real Madrid (1-1), mercredi 10 mars 2010 au stade Santiago-Bernabeu, le Bosniaque Miralem Pjanic a permis à l'Olympique lyonnais de s'inviter dans le grand huit de la Ligue des Champions pour la quatrième fois de son histoire.
L'OL signe ainsi son premier exploit de grande envergure en C1 en éliminant une prestigieuse équipe européenne, l'un de ceux qui marquent l'histoire des clubs. Pjanic, jusqu'alors assez effacé notamment dans l'engagement physique et peinant à trouver le bon geste au bon moment au plan technique dans la zone de finition, a finalement trouvé l'ouverture à la 76ème minute. Astucieusement servi par Lisandro qui avait combiné avec Delgado, son tir à bout portant n'a laissé aucune chance au gardien Iker Casillas. Il a ainsi tué les espoirs du Real de remporter sa dixième Ligue des Champions alors que la finale de l'épreuve se jouera sur cette même pelouse le 22 mai. Arrivé il y a deux ans en provenance du FC Metz, équipe reléguée en L2, pour 7,5 millions d'euros le jeune bosno-luxembourgeois, 19 ans, avait peiné à avoir un temps de jeu suffisant lors de sa première saison à l'OL. Cet été, il semblait avoir enfin trouvé ses marques pour mener le jeu de l'équipe lyonnaise notamment à l'occasion du tour de barrage contre les Belges d'Anderlecht (5-1, 3-1) avant de baisser le pied à l'automne et de livrer des performances beaucoup plus anonymes à l'image du reste de l'équipe.
Mais le but de Pjanic a également été le fruit des changements apportés par l'entraîneur Claude Puel à la mi-temps qui ont redonné une plus grande consistance à l'entrejeu lyonnais, totalement inexistant en première période. Jérémy Toulalan a reculé d'un cran pour être associé à Cris en charnière centrale à la place de Jean-Alain Boumsong, blessé à un mollet et remplacé par Maxime Gonalons. Cette solution avait été envisagée avant le match aller. De son côté, Jean II Makoun, dépassé par le rythme, a été remplacé par Kim Källström qui a tout de suite trouvé ses marques avec une bonne présence dans les duels et aussi une qualité dans les enchaînements vers l'avant. Son entente avec Delgado, excellent comme à l'aller, a également été remarquable. Pour sa part, Gonalons a également été à la hauteur de la tâche qui lui était attribuée de remplacer Toulalan au poste de demi-défensif. Ainsi, avec enfin une meilleure densité physique, si chère à Puel, le bloc de l'OL, jonglé par la technique individuelle et collective supérieure du Real, a pu jouer plus haut et se montrer plusieurs fois menaçant pour faire douter le Real avant l'égalisation, synonyme de qualification historique.
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