Par Morgan Couturier
Pour sa 4e intervention en trois mois, le président de la République a annoncé sa volonté de « tourner dès demain, la page du premier acte de la crise », avec pour nouvelle priorité, la reconstruction « d’une économie forte »,
Emmanuel Macron se savait attendu. Critiqué aussi, ce dernier acceptant d’admettre « quelques failles ». Mais à défaut de donner raison à ses détracteurs, le chef de l’Etat a souhaité demeurer positif, alors que dès demain, lui, comme la France, sont invités à « tourner la page du premier acte de la crise ». Si bien que si les Français pourront « retrouver le plaisir d’être ensemble », le président de la République s’estime lui « fier de ce qui a été fait ».
La priorité des deux prochaines années, « retrouver notre indépendance »
« Nous avons surmonté les craintes, les angoisses. Nous avons bien fait », s’est-il exprimé, alors que le pays bascule dès maintenant dans une nouvelle étape censée accélérer la reprise de l’économie, la nouvelle priorité du gouvernement. Un projet qui ne sera pas sans conséquence, car après avoir mobilisé près de 500 milliards d’euros, Emmanuel Macron a annoncé qu’il n’y aurait pas d’augmentation des impôts. « Il faut tout faire pour éviter au maximum les licenciements », a-t-il ajouté.
Complexe, ce projet devra se faire « sans dépendre des autres », telle est la nouvelle lubie du président, dont le chemin de la renaissance passe par un projet d’indépendance vis-à-vis de la Chine et des Etats-Unis, mais paradoxalement, par une coalition approfondie avec l’Allemagne, et nos voisins européens.
« Ce plan de reconstruction se fera avec l’Europe. L’accord franco-allemand autour d’un endettement conjoint et d’un plan d’investissement pour redresser l’économie du continent, est un tournant historique. En empruntant pour la première fois ensemble, avec la chancelière d’Allemagne, nous proposons aux autres Etats européens de dire nous plutôt qu’une addition de Je. C’est le résultat d’un travail acharné initié par la France », a-t-il réitéré à plusieurs reprises.
Ecole obligatoire pour tous dès le 22 juin et soutien aux policiers
Telle est donc la principale information apportée par le chef de l’Etat, qui a tout de même pris le temps de remettre l’école obligatoire pour tous à partir du 22 juin, et de redonner un peu de crédit aux forces de l’ordre, lâchées par leur ministre de l’Intérieur. « Les policiers méritent la reconnaissance de la nation », s’est-il permis à minima.
Quant à lui, Emmanuel Macron mérite-t-il autant de crédits ? Les jeunes, désignés comme les acteurs majeurs de cette reconstruction, peineront sûrement à soutenir une telle pensée, au même titre que les nombreux entrepreneurs menacés de disparaître à cause de la crise.
Le choix de privilégier la santé plutôt que l’économie sera dès lors toujours critiquable. Néanmoins, ce dernier ayant promis de corriger « ses faiblesses, vite et fort », les Français sont invités à tourner la page, car dès ce lundi 15 juin, le président l’assure, « nous allons retrouver la France ». Plus forte que jamais.
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