Par Ghislain Gerin

L'édition 2010 du désormais mythique 4L Trophy s'est déroulée du 18 au 28 février dernier. Un road trip de 6000 kilomètres à la fois sportif et solidaire, qui attire de plus en plus d'étudiants en recherche de nouvelles aventures. Carnet de route au Maroc avec les Lyonnaises Victoire Truchot et Sophie Sans…

Jeudi 18 février

Départ de Bordeaux, direction Algésiras : l'aventure peut enfin commencer. L'excitation monte. 1 200 voitures, et plus de 2 000 étudiants sont au rendez-vous. Son petit-ami, Maxime Walch participe également à l'évènement à bord d'un équipage voisin. C'est le moment des dernières vérifications : fusées de détresse embarquées, boussole en main, carte bien pliée… Tout y est, let's go ! Aux côtés de sa coéquipière Sophie Sans, Victoire s'élance. « Pour moi c'est avant tout l'occasion de participer à une œuvre humanitaire et d'apporter mon aide ». Oui, car est-il nécessaire de rappeler que l'objectif du 4L Trophy vise à distribuer un maximum de fournitures scolaires aux enfants marocains. Et cette année, ce sont près de 79 tonnes de fournitures qui ont été embarquées par les participants. Mais pour y parvenir, le chemin est semé d'embûches. Pannes, enlisements, fatigue… Qu'importe, « les paysages sont splendides, les nuits sont si belles, tout est tellement magique… ».

Dimanche 21

Déjà 1330km au compteur. Après Algésiras, traversée en ferry vers Tanger et en route pour Enjil, au cœur du massif de l'Atlas. La météo est moins clémente, l'hiver reprend ces droits. « Il faisant très froid et suite aux fortes précipitations, le parcours initial a même du être modifié pour cause d'inondations ». Après la pluie vient le beau temps, c'est bien connu…

Lundi 22

C'est sous un soleil de plomb que les participants font leur entrée aux portes du désert. Les conditions sont rudes : on transpire, on met les mains dans le cambouis, on transpire… Et côté douches alors ? « On arrivait toujours à en prendre une tout les 2 jours environ. Puis on est jeune, ça va ! On tenait… ». Quant à Maxime, il avoue que parfois « qu'entre bronzage, poussière ou sable, on ne faisait plus la différence ! ».

Mardi 23

Cap sur Mergouza ! 120 km au milieu des dunes sont au programme. Objectif : arriver au village officiel de la solidarité pour la journée de remise des dons aux enfants. Et le pari est réussi ! Fournitures scolaires, vêtements et équipements (…) sont distribués aux plus démunis par l'association Enfants du désert, parrainée cette année par Anne-Sophie Lapix. « Il y avait tellement d'enfants… C'était un bonheur de partager un moment avec eux et de pouvoir les aider. Mais avec du recul, ce moment était trop court… » confie Victoire. « Ils vivent dans des maisons en terre au milieu de nulle part, sans eau, sans électricité… avec presque rien au final. Mais ils étaient vraiment heureux de nous voir. Ils n'ont pas hésité à accueillir certains participants chez eux, pour boire le thé ou manger ». C'est bien souvent ceux qui ont le moins qui partagent le plus… Une aventure qui doit transformer certaines visions des choses, aucun doute.

Jeudi 25

Place au marathon avec bivouac autonome. Dernière étape avant Marrakech. « Quelle ambiance ! C'était génial, il y avait une vraie solidarité entre les participants. C'était aussi l'occasion de rencontrer d'autres équipages que l'on n'avait encore jamais croisés sur le parcours. Et cette nuit là, nous avons bivouaqué avec des Marseillais et des Parisiens ». Atmosphère bonne franquette, voire un peu auberge espagnole. Si Victoire et Maxime eux sont en couple, d'autres profitent de petites idylles dans le désert marocain… Et les soirées improvisées autour du feu avec un peu de musique y sont pour quelque chose.

Vendredi 26

Arrivée à Marrakech. Victoire se glisse à la 630^ème place sur les 1 200 de départ. Honorable classement pour une première. Sur place, la soirée de clôture de ce 4L Trophy les attend. Un cadre majestueux, au Fantasia chez Ali. Tous les participants étaient présents pour cette dernière grande soirée de fête, avec à la clé, une nuit d'hôtel ! Ouf, enfin… Un repos bien mérité. Mais place déjà à la nostalgie… Retour en France dès le lendemain.