Par Morgan Couturier
Mises à mal par le confinement et un carnet de commandes de plus en plus allégé, les entreprises du BTP du Rhône souffrent du contexte actuel, particulièrement nocif pour leur activité et l’emploi.
Le coronavirus nous le rappelle chaque jour, « il est plus facile de détruire que de construire ». Une réalité que ne peuvent contester les entreprises du BTP du Rhône, embarquées dans une course aux projets particulièrement complexe. Un véritable paradoxe, alors que bon nombre de sociétés connaissent encore une activité soutenue, liée au report des chantiers signés avant la crise.
Hélas, le rôle de ces entreprises étant de construire l’avenir, celles-ci ne peuvent s’arrêter à ce constat, tant le tableau actuel, bientôt obsolète, ramène à une réalité bien plus sombre : « une perte d’exploitation globale d’environ deux mois et de fortes tensions sur les trésoreries », souligne Samuel Minot, président de la Fédération BTP Rhône et Métropole, lequel se réjouissait, il y a encore quelques mois, d’atteindre « un sommet historique de 51 000 emplois » (photo ci-dessus).
Moins de commandes et moins d’embauches
Un changement brutal, imputable à un carnet de commandes qui peine aujourd’hui à se remplir, à l’exception des projets de rénovation énergétique souhaités par l’Etat… et des pistes cyclables à peindre sur la chaussée.
La Fédération BTP Rhône et Métropole pointe l’absence de construction de logements neufs, conséquence de la raréfaction des terrains, de l’inflation de leurs prix… et de l’arrivée de nouveau élus écologistes au pouvoir.
Ce constat dressé, les promoteurs peinent donc à sortir de nouveaux projets, ces derniers ayant déjà longuement souffert de « l’arrêt de l’instruction de permis de construire pendant le confinement » et d’une période de latence observée au niveau de l’exécutif, fruit de l’instauration d’une nouvelle gouvernance.
La Métropole de Lyon promet une augmentation des investissements
Dans un tel contexte, difficile pour les entreprises concernées de jouer la carte de l’optimisme, certaines d’entre elles réfléchissant même à succomber à la mode de l’activité partielle. « Le risque serait de voir les entreprises adapter leur outil de production et ne plus être en mesure, le jour venu, de faire face à la demande », dépeint la Fédération, laquelle appelle les pouvoirs publics à relancer l’activité par des investissements plus locaux.
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