Photo © Fabrice Schiff
Par Benjamin Solly
L’agence Proxi’com soufflera ses quinze bougies en juillet prochain. L’âge ingrat ? Plutôt celui de tous les possibles pour son patron Pierre-Yves Gas, qui rêve désormais sur grand écran.
Comme un faux air de Luc Besson, l’embonpoint en moins, Pierre-Yves Gas n’a pas bougé. Le cheveu est toujours hirsute et la barbe semble naître depuis l’adolescence. A 43 ans, notre Tom Sawyer lyonnais fêtera les quinze ans d’activité de Proxi’com, son agence spécialisée dans l’évènementiel, l’édition et le conseil en communication. Un couteau suisse qui fait référence à Lyon et dans l’Hexagone, à l’image de son créateur. Car Pierre-Yves est de la trempe de ces footballeurs dont la polyvalence est un trésor. L’homme se destinait d’ailleurs à embrasser la carrière sportive. « Je n’ai plus de genou gauche, mais je pourrais toujours remplacer Lovren au poste », se marre l’ancien stoppeur de l’AS Duchère, pas franchement amusé par les dernières sorties du défenseur croate avec l’OL. En effet, après un passage éclair chez les Lazaristes, Pierre-Yves intègre une section « sport-études » en foot. La journée, le n°4 chatouille les chevilles des téméraires qui osent approcher « ses » seize mètres. La nuit, il pétrit et malaxe dans le cadre de son apprentissage en pâtisserie. Bien couvé chez papa maman, blanchisseurs à Craponne, il voit pourtant ses rêves de gloires s’envoler. Les ligaments du genou cèdent en 1991. Le jeune homme passe quand même son bac à l’Institut Pitiot et commence un BTS « action co’ » qu’il abandonne aussi sec. Direction Paname pour le gone qui décroche un poste de stagiaire chez Gaumont-Disney. Il touche du doigt, et pour la première fois, son autre passion, le cinéma. Mais l’homme est précautionneux. Précaire du 7e art, il place ses billes avec ses associés Benoît Terrade et Yves Chaponic dans « Le Galery’s », établissement de nuit du quai Pierre Scize, qu’il rebaptise « La Bodéga. »
Las d’attendre une hypothétique proposition d’embauche de Gaumont-Disney, Pierre-Yves retrouve ses terres lyonnaises et participe en 1996 au lancement de la version liftée du Pathé Bellecour. Un succès si fort que l’enseigne le mandate pour dupliquer l’évènement à Nantes. Il restera trois ans sur les bords de la Loire avec son épouse Caroline. Le greffon avec Pathé a pris rapidement. A telle enseigne que Pierre-Yves se voit volontiers continuer en solo. Il fonde Proxi’com en juillet 1998, et s’implante définitivement dans la capitale des Gaules l’année suivante. Un retour au bercail avec dans sa besace le projet « Ciné Clin d’œil. » Un programme de cinéma hebdomadaire en format de poche, distribué chez des partenaires sélectionnés. Le modèle, qu’il étendra également aux manifestations sportives, fera florès dans 20 villes de France et sera distribué jusqu’en 2007. Aujourd’hui, Pierre-Yves publie et distribue toujours « Comme au cinéma Mag » à Paris et son agglomération (300 000 exemplaires) et « Wik Lyon » (20 00 exemplaires). Un pied dans le conseil en communication, l’autre dans l’évènementiel (RP de Renault pendant les Bocuse d’Or, anniversaires du Bieh et de Rouge Tendance…), Pierre-Yves a gagné ses galons avec ses soirées Ciné VIP. Le concept : proposer des avant-premières « corporate » à destination des entreprises qui peuvent inviter clients, commerciaux ou fournisseurs. Une prestation toujours suivie d’un cocktail dinatoire. GDF/Suez, le Crédit Agricole, Citroën, JC Decaux, Les Echos, Coriolis, TNT, Apicil… entre autres, en raffolent. Son prochain Ciné VIP devrait faire carton plein autour de la réadaptation de « Gatsby le Magnifique » avec Leonardo di Caprio. Avant l’évènement autour de « La Grande Boucle » en juillet puis le film « Rush » qui va toucher les amateurs de F1 via Niki Lauda, projeté à la rentrée. Avant de tenter l’aventure en tant que producteur ? « Je vois 150 films par an, de temps en temps des bouses, alors pourquoi pas », glisse-t-il, malicieux. Derrière son faux air dilettante, Pierre-Yves Gas n’a pas fini de surprendre. Moteur… Action !
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